Chronique stratégique du 3 mars 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
La conférence des donateurs de l’ONU pour le Yémen, coorganisée le 1er mars par la Suède et la Suisse, s’est soldée par un échec, avec seulement 1,7 milliards de dollars levés, soit moins de la moitié de l’objectif fixé par Antonio Guterres. Face à cette déception, l’ancien directeur général des Nations unies a appelé les pays à « considérer de nouveau l’aide qu’il peuvent apporter pour contribuer à enrayer la pire famine que le monde ait connu en plusieurs décennies ».
Selon les dernières données de l’ONU, plus de 16 millions de Yéménites (sur une population de 29 millions) vont souffrir de la faim en 2021, et 400 000 enfants de moins de cinq ans pourraient mourir de malnutrition aiguë. De ce point de vue, il est particulièrement abject que l’Arabie saoudite, qui mène la coalition en guerre au Yémen, apparaisse comme le premier donateur avec 430 millions de dollars. Les Etats-Unis ont donné 35 millions de moins qu’en 2020, malgré les beaux discours de Joe Biden et le récent retrait du soutien américain à la guerre saoudienne au Yémen.
Rappelons que la situation de famine au Yémen n’est que le cas particulier – extrême – d’une situation globale. En effet, comme le rapporte depuis plusieurs mois le directeur du programme alimentaire mondial David…