Chronique stratégique du 3 septembre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
Les turbulences se rapprochent. Le mois d’août a vu s’accélérer le processus d’inversion des taux (c’est-à-dire lorsque les rendements des dettes d’État à long terme deviennent inférieurs à ceux à court terme). Comme le rapporte Reuters, les bons du Trésor américain à 30 ans ont atteint leur plus bas historique, et les taux d’intérêt à dix ans, qui sont très proches de ceux à 30 ans, sont passés en-dessous des taux à deux ans. « Il s’agit de l’inversion la plus importante (…) depuis 2007 », souligne l’agence de presse. Face à de tels signes annonciateurs d’une récession de la première économie mondiale, la panique a gagné les marchés, et les bourses ont dévissé.
Une telle inversion des taux est une véritable aberration qui montre le degré de folie s’emparant de la sphère financière. « Lorsque le taux d’intérêt sur les prêts à long terme est inférieur au taux d’intérêt à court terme, cela implique qu’il y a moins de choses pouvant mal tourner sur les prochaines années que les 30 prochains jours », explique Bill Bonner sur le site Contrepoints.org. Compte tenu de l’inflation, qui est en moyenne de 2 %, tout acheteur d’obligations est assuré de perdre de l’argent. À l’échelle mondiale, 17 000 milliards de dollars d’obligations sont aujourd’hui à des taux négatifs.
La mécanique infernale se met en branle : à la recherche de rendement, les acteurs institutionnels…