À quelques jours de la visite du président chinois Xi Jinping à Rome, les 22 et 23 mars, les élites transatlantistes découvrent avec stupeur que l’Italie s’apprête, sans doute à cette occasion, à signer avec la Chine un protocole d’entente formalisant son adhésion à l’Initiative de la Ceinture et la Route (ICR) – autrement dit les Nouvelles Routes de la soie. Alors que treize pays de l’Union européenne ont déjà signé un tel accord avec la Chine (Pologne, République Tchèque, Slovénie, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie, Croatie, Grèce, Portugal, Malte et pays Baltes), c’est désormais un membre fondateur de l’UE qui sort des clous de la géopolitique anglo-américaine.
« Les négociations ne sont pas encore terminées, explique Michele Geraci, le sous-secrétaire d’État auprès du ministère italien du Développement économique, mais il est possible qu’elles le soient lors de la visite de Xi Jinping. Nous voulons assurer aux produits ‘made in Italy’ davantage de succès en terme de volume d’exportation vers la Chine, dont le marché connaît la croissance la plus rapide au monde ».
Les bénéfices seront grands pour chacune des parties. Les ports de Trieste, Gêne et Palerme ont tous vocation à jouer un rôle important dans la Route de la soie maritime et, comme le souligne Geraci, les ports italiens sont tous à portée de l’Afrique, ce qui implique d’immenses perspectives de développement pour ce continent, pour lequel une intégration dans la dynamique des Nouvelles Routes de la soie ne peut qu’être bénéfique.
Le vieux monde sans dessus dessous
Doit-on s’étonner de voir que l’annonce de l’adhésion de l’Italie à l’ICR n’inspire pas franchement l’enthousiasme en Occident ? Le Financial Times, par exemple, ne cache pas son irritation. Dans un article publié le 6 mars, le porte-voix de l’oligarchie financière logée à la City de Londres…