Nous avons pu constater, dans la façon dont Emmanuel Macron a soudainement adhéré au dangereux délire paranoïaque de Theresa May contre la Russie dans l’affaire de l’ex-espion russe empoisonné, manifestant ainsi un terrible manque de discernement et d’indépendance d’esprit, que notre président est tout à fait enclin à « boire le Kool Aid » si la horde des bien-pensants et des puissants lui préconise de le faire.
Au cours de sa campagne, puis au travers des premières réformes engagées dans la fiscalité, les ordonnances travail et aujourd’hui la réforme de la SNCF, Macron a démontré qu’il avait à cœur de jouer à la perfection son rôle de nouveau jockey du vieux cheval financier, prêt à poursuivre aveuglément les mesures ultralibérales de ses prédécesseurs, en les drapant de la novlangue bien choisie du « modernisme » et du « progressisme », et où le mot « privatisation » est soigneusement banni.
« On ne fait que mettre en œuvre la directive européenne d’ouverture à la concurrence », répètent dans un cynisme satisfait les responsables du gouvernement, pour justifier l’ouverture à la concurrence de la SNCF – étape menant à la privatisation –, espérant par cette invocation de l’autorité extérieure européenne entretenir le doute et la confusion dans les esprits, et convaincre qu’il n’y a pas d’autre alternative.
Pourtant, à s’y pencher de plus près, les précédents en Europe de privatisation et de libéralisation du rail – pour rendre les entreprises plus « compétitives » – sont bien des modèles, mais ceux d’échecs économiques patents.
Grande-Bretagne : la méthode Big-bang
La privatisation de la British rail, lancée par Margaret Thatcher et mise en œuvre par le gouvernement de John Major en 1993, s’est faite en « one…