Alors que le « Russiagate » vient d’être exposé comme la plus grande fausse information de notre époque, le ton belliqueux vis-à-vis de la Russie est subitement monté d’un cran à l’occasion du 70e anniversaire de l’OTAN, qui se tenait exceptionnellement à Washington les 3 et 4 avril.
Dans un spectacle combinant évangélisme biblique et mauvais western hollywoodien, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a tenu mercredi un discours devant les sénateurs et les députés américains réunis au Congrès. Faisant littéralement corps avec sa cause, les élus l’ont applaudi à tout rompre, lui offrant ovation sur ovation comme s’il s’agissait du bon cow-boy revenant en héros des combats contre les méchants indiens. Notons au passage que les élus issus des milieux militaires représentent le plus gros contingent des nouveaux députés de la Chambre, dans un Parti démocrate qui n’a plus grand-chose à voir avec l’entente du monde du travail, des minorités et des enseignants qui le caractérisait à l’époque de Franklin Roosevelt...
Tout en louant « l’alliance la plus efficace de l’histoire (…), bénéfique pour l’Europe mais aussi pour les États-Unis », Stoltenberg a pointé la menace qu’« une Russie plus affirmée » sur la scène internationale fait peser sur l’Alliance atlantique.
Il a ensuite énuméré la liste des « crimes » de cette dernière – l’annexion de la Crimée, l’affaire Skripal, le soutien au régime d’Assad en Syrie, les multiples cyberattaques contre des alliées et partenaires de l’OTAN, les « campagnes de désinformation sophistiquées », les déploiements militaires massifs de l’Arctique à la Méditerranée et de la mer Noire à la Baltique, et enfin « les tentatives d’interférer dans la démocratie elle-même ».
Dans le…