Après deux mois de négociations laborieuses, les libéraux du FPD ont claqué la porte dimanche soir, faisant entrer l’Allemagne dans une crise politique sans précédent. Christian Lindner, le dirigeant du FDP a mis fin à toute discussion après avoir appris que la CDU d’Angela Merkel et les Verts étaient en train de passer des accords secrets dans leur dos. « Nous préférons ne pas avoir de gouvernement du tout plutôt qu’un mauvais », a-t-il déclaré.
L’Allemagne n’aura donc sans doute pas sa coalition « jamaïque » CDU-CSU-FDP-Verts ; et puisque les socio-démocrates du SPD refusent toujours de former une nouvelle grande coalition avec Merkel, le pays se dirige vraisemblablement vers de nouvelles élections. Le président allemand, Franz Steinmeier, après son entrevue avec Angela Merkel, a affirmé : « nous faisons face à une situation sans précédent dans l’histoire de la République fédérale depuis près de 70 ans ».
Dans les prochaines semaines, l’Allemagne va en effet entrer dans une zone grise d’incertitude et d’instabilité, et où la tenue de nouvelles élections n’offre pas vraiment de perspectives de sortie de crise. La CDU-CSU, les Verts et le SPD ont tous trois relativement échoué aux élections du 24 septembre dernier, et on voit mal comment leurs résultats pourraient s’améliorer ; seuls le FDP, le parti populiste AfD (Alternative pour l’Allemagne) et Die Linke (extrême-gauche) pourraient tirer les marrons du feu. A ce point-ci, Merkel apparaît comme un mort-vivant à la tête d’un gouvernement déplumé, à la merci de ses adversaires, y compris dans son propre parti.
Helga Zepp-LaRouche, la présidente de notre parti-frère en Allemagne, le Büso, a estimé cette situation « terrible, mais pas surprenante ». Selon elle, le problème sous-jacent est l’absence totale de vision des…