Le « mémo Nunes » a été déclassifié vendredi par la Maison-Blanche (pdf ci-contre). Un déluge de réactions et de commentaires s’est immédiatement déversé dans la presse transatlantique, l’hystérie la plus intense et la plus passionnée s’étant bien entendu manifestée du côté de ceux qui ont relayé les mensonges du Russiagate depuis le début. Et il y a quelque chose de comique à les voir déployer des efforts considérables pour nous expliquer que non, décidément, il n’y a rien dans ce mémo, comme des poulets sans tête courant partout, niant qu’ils ont perdu leur chapeau.
Comme l’a dit le député Devin Nunes, l’auteur du mémo, vendredi sur Fox News : « on sait qu’on vise la bonne cible lorsqu’on est attaqué de tous côtés ».
Le mémo révèle que de graves violations ont été perpétrées par de hauts responsables du FBI et du Département de la Justice (DOJ), à l’encontre de la court FISC (Foreign intelligence surveillance court), chargée de superviser les demandes de mandats autorisant la surveillance de présumés agents de renseignement étrangers. Cette cour a été créée en 1978, suite au Watergate, afin de protéger les citoyens américains contre les abus des services secrets, et elle est le résultat d’une longue bataille des Démocrates (sic) contre le « Maccarthysme » et les méthodes du directeur du FBI de l’époque, J. Edgar Hoover.
On y apprend que le FBI et le DOJ ont obtenu à partir d’octobre 2016 des mandats de la FISC pour placer sous écoute Carter Page, un bénévole de la campagne électorale de Donald Trump. Les signataires de la demande et de son renouvellement (qui doit être fait tous les 90 jours) sont James Comey, alors directeur du FBI, Andrew McCabe, le sous-directeur du FBI qui vient de démissionner, Rod Rosenstein, le numéro deux du DOJ, ainsi que deux procureurs généraux…