Chronique stratégique du 27 juin 2022 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
De l’essence sur le feu
Cette fois, c’est la Lituanie, membre de l’OTAN, qui a été choisie comme pion. Le 18 juin, sous la pression de l’Union européenne le gouvernement lituanien a mis en œuvre un blocus partiel sur le transport terrestre entre Moscou et Kaliningrad, sous prétexte d’appliquer les sanctions européennes contre la Russie. Séparée du reste de la Russie par la Lettonie, la Lituanie et la Biélorussie, cette enclave d’un million d’habitants, qui abrite le QG de la flotte navale russe de la Baltique, est approvisionnée essentiellement par une voie de chemin de fer qui passe par Minsk (Biélorussie) et Vilnius (Lituanie).
On aurait voulu aggraver la situation stratégique qu’on ne s’y serait pas pris autrement. En effet, le département d’État américain a publié le 21 juin une déclaration selon laquelle les États-Unis invoqueront l’article V de l’OTAN (une attaque contre un membre est une attaque contre tous) si la Russie prend des mesures.
Joignant l’hypocrisie à la provocation, le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un blocus de Kaliningrad, puisque le transit terrestre de passagers et de marchandises se poursuivait et que « seul » le transport de marchandises figurant sur les listes de sanctions de l’UE avait été…