Le fondateur de Wikileaks a été arrêté le 11 avril à Londres après que le gouvernement équatorien a révoqué son asile. Bien qu’il s’agisse d’un citoyen australien, la justice américaine réclame son extradition, accusant Julian Assange d’avoir conspiré avec Chelsea Manning pour divulguer des documents classés secret défense sur la guerre d’Irak. Le gouvernement équatorien, qui vient d’obtenir un prêt de 4,2 milliards de dollars de la part du FMI, a renié l’engagement pris par le président précédent Rafael Correa. Ce dernier a d’ailleurs vertement dénoncé ce retournement, demandant : « Qui fera désormais confiance à l’Équateur ? »
Des associations d’avocats du monde entier ont dénoncé cette arrestation. Pour la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, « la main de la ‘démocratie’ a pris la liberté à la gorge ». De son côté, Edward Snowden a tweeté : « La faiblesse de l’accusation américaine contre Assange est choquante ; l’affirmation selon laquelle Assange et Manning auraient ‘essayé’ de déchiffrer un mot de passe était de notoriété publique depuis près d’une décennie, et même le Département de la Justice (DOJ) de l’administration Obama avait préféré ne pas engager de poursuites contre Assange, pour ne pas mettre en péril la liberté de la presse ».
Aux États-Unis, seule la député démocrate Tulsi Gabbard, parmi les candidats à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2022, a protesté contre l’arrestation d’Assange : « Le fait que notre gouvernement soit en mesure de créer un climat de peur contre tous ceux qui publient ou disent des choses qui ne lui plaît pas est un véritable coup porté à la transparence et la liberté de la presse, a-t-elle écrit sur son compte…