Chronique stratégique du 11 mai 2022 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
Mario Draghi pourrait en effet se retrouver privé de gouvernement à son retour des États-Unis. Car, tandis que Biden a pressé le Premier ministre italien à accroître le soutien militaire à l’Ukraine, les choses ont basculé en Italie.
Alors que le Parlement avait auparavant approuvé la décision de Draghi sur l’envoi d’armes, le groupe de députés s’y opposant, initialement minuscule, est devenu majoritaire en quelques jours. A l’origine, seuls la gauche radicale et de petits groupes au sein du M5S (Mouvement cinq étoiles), de la Lega et du Parti démocrate (PD) lui-même s’opposaient à cette décision. Cependant, depuis les déclarations du pape contre « les aboiements de l’Otan à la porte de la Russie », la situation a radicalement changé. Le M5S, dirigé par l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte, et la Lega, dirigée par Matteo Salvini, sont désormais publiquement opposés à de nouvelles livraisons d’armes et favorables à une négociation de paix. L’opposition au sein du PD, dirigée par l’ancien ministre Graziano Delrio, a pris de l’ampleur au point que la direction du PD, pro-Otan, a changé de camp, sans doute dépassés par les événements.
Chose remarquable, parmi les artisans de ce basculement, l’on retrouve l’homme d’affaires Carlo De Benedetti, considéré comme…