Chronique stratégique du 13 décembre 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
Tout bon Français considérant, avec son légendaire esprit rationnel, les tensions actuelles entre la Russie et les Etats-Unis autour de l’Ukraine, se rassure certainement d’un ton ferme : « De toute façon, ils n’en viendront jamais à la guerre nucléaire ! »
Le problème, c’est que tout le monde ne réfléchit pas à ces enjeux avec sa tête… y compris au plus haut niveau !
Le sénateur républicain Roger Wicker a évoqué le 7 décembre la possibilité d’une frappe nucléaire contre la Russie si les États-Unis s’engageaient dans un conflit sur l’Ukraine : « Je n’exclurais pas une action militaire. Je pense que nous faisons une erreur lorsque nous retirons des options de la table, et j’espère que le président gardera cette option sur la table ». Et de préciser ensuite que cela pourrait signifier « que nous nous tenons debout avec nos navires dans la mer Noire et que nous faisons pleuvoir la destruction sur la capacité militaire russe », et que les Etats-Unis ne devraient pas non plus « exclure la première utilisation d’une action nucléaire » contre la Russie.
En s’exprimant ainsi, Roger Wicker, qui est le deuxième plus haut membre républicain de la commission des forces armées du Sénat, va un cran plus loin dans la banalisation du tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire en première frappe. En effet, il n’est pas le premier à le faire publiquement, après l’amiral Charles Richard, le dirigeant du US Strategic Command, qui a suggéré en février dernier que…