Vendredi 15 juin, les États-Unis ont annoncé les détails des taxes douanières sur les importations qui entreront en vigueur le 6 juillet prochain. L’administration américaine, qui s’était engagée au départ à taxer tous azimuts les importations d’acier et cherchait à protéger les capacités industrielles américaines, a dégénéré dans une logique de guerre commerciale brutale et absurde contre la Chine en particulier, et d’autres rivaux. La Chine a immédiatement répliqué par des mesures similaires.
Des taxes à 25 % seront donc appliquées dans les deux sens sur divers produits importés, pour un total de 34 milliards de dollars. On s’attend à ce que les États-Unis annoncent bientôt 16 milliards supplémentaires visant 284 produits, ce à quoi la Chine devrait répondre avec l’équivalent sur des importations américaines sur le charbon, le pétrole brut et les produits chimiques. Trump menace même, en mesure de représailles contre la réplique de la Chine, de taxer 200 milliards de dollars d’importations supplémentaires...
Les dirigeants chinois, comme le Premier ministre Li Keqiang et le ministre des Affaires étrangères Wang Yi, ont pourtant proposé aux États-Unis d’accroître leurs exportations de biens à forte valeur ajoutée et de haute technologie vers la Chine, ce qui permettrait de réduire le déficit commercial ; ils ont également proposé de faire des investissements conjoints pour des projets de développement dans des pays tiers, et de favoriser les investissements industriels chinois aux États-Unis, tant pour servir le marché américain que pour permettre les États-Unis d’exporter vers d’autres pays.
La mise en place de ces taxes n’est aucunement associée à une stratégie de renaissance industrielle ; elles sont purement punitives. L’administration Trump a choisi de s’engager dans une voie perdant-perdant, comme les Chinois l’ont…