Chronique stratégique du 29 mars 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
Dérapage incontrôlé
Le principal danger, dans la situation actuelle, est représenté avant tout par la tendance à péter un boulon de certains hauts dirigeants. C’est ainsi que, lors de sa visite samedi dernier à Varsovie, le président américain Joe Biden a qualifié Vladimir Poutine de « boucher », avant d’affirmer que « cet homme ne peut pas rester au pouvoir ». Un appel explicite au changement de régime à Moscou, que la Maison-Blanche a immédiatement dû tempérer : « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région (…) Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime ».
Le dérapage incontrôlé de Biden a eu au moins le mérite de faire réagir les Européens, en particulier à Paris et à Berlin. Le lendemain, Emmanuel Macron a tenu à se démarquer de son homologue américain, mettant en garde contre « l’escalade des mots et des actions », et assurant que lui-même « n’utiliserait pas ce genre de propos », notamment parce qu’il continue à avoir des échanges réguliers avec le président russe. « Nous voulons arrêter la guerre que la Russie a lancé en Ukraine, mais sans faire la guerre et sans escalade », a-t-il ajouté.
De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a rejeté toute éventualité de changement de régime à Moscou. Une…