Alors que, pour la première fois depuis vingt ans, la réunion annuelle du Conseil des ministres franco-allemand (CMFA) à Fontainebleau a été reportée sine die, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Macron ont déjeuné à Paris le mercredi 26 octobre, essayant de maintenir l’illusion d’une splendide unité européenne en cette heure de grave crise. Bien qu’ils n’aient même pas réussi à s’entendre sur le fait d’être en désaccord sur plusieurs politiques clés : l’énergie, la défense, l’Ukraine et l’inflation, les deux dirigeants ont assuré que la réunion était grandement « constructive ».
A cette occasion, les médias français ont évoqué l’influence d’un individu quasiment inconnu du grand public, et qui n’était même pas physiquement présent lors des discussions entre les deux dirigeants : le conseiller très spécial de Scholz, Jörg Kukies, modestement surnommé son « deuxième cerveau ».
Né en 1968 à Mayence, Kukies était membre des Jeunes socialistes (Jusos). Après avoir étudié à la Sorbonne à Paris, à la JFK School of Government, à Harvard et à Chicago, il a rejoint Goldman Sachs à Londres en 2000, à peu près au moment où Draghi maquillait les statistiques de l’Italie pour la faire entrer dans l’euro.
De 2011 à 2014, Kukies a occupé le poste de responsable des produits dérivés sur actions pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique,…