Quelque temps après les frappes illégales perpétrées en Syrie par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne dans la nuit du 13 au 14 avril, le gouvernement français a publié une note d’évaluation nationale sur l’attaque chimique supposée du 7 avril à Douma et sur le programme chimique syrien clandestin, emboîtant le pas au rapport similaire publié par la Maison-Blanche.
Le document reprend la dialectique britannique vue à l’œuvre dans l’affaire Skripal, pour conclure que « la France estime que, sans doute possible, une attaque chimique a été conduite contre des civils à Douma le 7 avril 2018, et qu’il n’existe pas d’autre scénario plausible que celui d’une action des forces armées syriennes dans le cadre d’une offensive globale dans l’enclave de la Ghouta orientale ».
L’argumentaire de la première partie, qui nous intéresse ici, est articulé de la manière suivante :
- L’examen des photos et vidéos, fournies par des sources « habituellement fiables », ont permis aux services français « de conclure avec un haut degré de confiance que la grande majorité est de facture récente et ne relève pas d’une fabrication », et que les symptômes visibles sur ces documents sont bien caractéristiques d’une attaque par arme chimique. Il est ajouté que l’hypothèse d’une mise en scène n’est pas crédible, car « les groupes présents dans la Ghouta n’ont pas les moyens de mener une manœuvre de communication d’une telle ampleur ».
- Les services estiment « avec un haut degré de confiance que la responsabilité du régime syrien est engagée », et ils s’appuient pour cela non pas sur des preuves, mais sur le fait que cette offensive à l’arme chimique présentait un intérêt militaire et stratégique…