Chronique stratégique du 5 juin 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
Au lendemain des élections européennes, le moins que l’on puisse dire est que le glissement des plaques tectoniques, qui opère actuellement des deux côtés de l’Atlantique, ne va pas dans le sens du développement mutuel. Le retour à un choc entre des grands blocs serait une catastrophe pour l’économie mondiale.
Et nous aurions toutes les raisons d’être pessimiste pour l’avenir si de l’autre côté du monde la moitié de l’humanité ne manifestait pas la volonté, à travers la grande initiative asiatique des Nouvelles Routes de la soie, de se libérer de sa condition et de bâtir un nouveau paradigme, que certains réduisent à tort au « siècle asiatique ».
D’un côté, l’Europe offre un spectacle de divisions et d’affaissement moral. Les récentes élections ont laissé un champ de ruines des partis politiques, où il semble ne subsister qu’un oasis écolo, arrosé par l’argent d’élites financières trop contentes de trouver là une caution verte leur permettant de faire du « greenwashing », prétexte rêvé pour intensifier la logique d’austérité sociale et budgétaire.
De l’autre côté, l’Amérique de Trump est aux prises avec une paranoïa extrême, alimentée par les néoconservateurs et leurs relais dans les médias, contre à peu près tout ce qui bouge dans le monde, et en particulier contre la Chine.
Les ruines et l’oasis artificiel
Du Royaume-Uni à l’Italie, en passant par l’Allemagne et la France, la quasi intégralité des partis « de gouvernement » confirment leur dégringolade, voire leur disparition. En Allemagne, la coalition au pouvoir sort terriblement affaiblie des élections européennes. La victoire de la CDU-CSU (28 %, soit 29 sièges) d’Angela Merkel est plutôt courte, tandis que les sociaux-démocrates…