Diaboliser le diagnostic des classes populaires
Dans une interview publiée dans Le Figaro au lendemain du second tour des présidentielles, Guilluy explique que les 41% de Marine Le Pen n’expriment pas le vote de « petits blancs » xénophobes – comme le montrent les résultats de la candidate RN en Outre-mer —, mais la progression d’une fracture dans la société française, qui remonte au début des années 1980, entre les « gagnants » de la mondialisation, vivant dans les zones métropolitaines, et les « perdants » de la mondialisation, les « classes populaires » poussées hors des villes et dans les zones périphériques et la campagne.
Quelles que soient les régions, l’opposition métropoles/périphéries s’est cristallisée, analyse le géographe.
La composition sociale du vote Macron est en soi significative : « La bourgeoisie de droite et de gauche (77 % des catégories supérieures ont voté Macron) et les bataillons de retraités (70 % ont voté Macron) », relève Guilluy ; comme si le président était moins « le pilote d’une start-up nation que le directeur d’une immense maison de retraite ». Avec la logique de nouveau modèle…