Toute personne normalement constituée – qui plus est, tout Français fièrement campé sur son esprit de raison logique – devrait s’insurger contre cette énième tentative de nous faire avaler un mauvais scénario hollywoodien, c’est-à-dire le nouvel emballement médiatique suite au tir de missile intercontinental par la Corée du nord. Le story-telling du lointain « tyran fou » et très dangereux, épaulé par le « truand » chinois et le « méchant » russe, face aux valeureux occidentaux prêts à tout pour sauver la veuve et l’orphelin, ça suffit.
Certes, le régime nord-coréen ne respire pas la démocratie, et Kim Jong Un semble offrir le profil parfait pour tenir le rôle du méchant dans un film de James Bond ; mais la réalité des relations entre nations – comme il en est des relations humaines – est plus complexe. Résoudre un problème aussi sensible que celui de la Corée du nord ne peut se faire qu’en créant les conditions d’un dialogue, dans lequel chaque acteur doit être conscient qu’il a face à lui le représentant d’un peuple avec son histoire, sa culture, sa façon de voir les choses, c’est-à-dire quelque chose de non-binaire. La fameuse approche gaullienne « de détente, d’entente et de coopération »...
Deux visions s’opposent
Lors de leur rencontre à Moscou, le jour du tir nord-coréen, Xi Jinping et Valdimir Poutine ont longuement évoqué la question, et se sont mis d’accord pour promouvoir ensemble les bases d’un plan visant à « geler simultanément le programme nucléaire militaire de la Corée du nord et les déploiements nucléaires américains en Corée du sud », a déclaré Poutine pendant la conférence de presse. Le communiqué conjoint, publié suite à la rencontre, précise que : « la Russie et la Chine…