Chronique stratégique du 29 octobre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
À la veille du 30e anniversaire de la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, une vague de protestations sociales balaye le monde – Chili, Équateur, Argentine, Algérie, France, Guinée, Liban, Irak, Hong-Kong, etc. Bien que la forme des manifestations varie d’un pays à l’autre, partout l’on rejette les conditions insupportables imposées par le système financier de Wall Street et de la City de Londres. Face à cela, les milieux financiers s’inquiètent de voir les gouvernements, mis ainsi sous pression par leurs populations, reculer sur la politique d’austérité et de privatisations qu’ils attendent d’eux pour prolonger la durée de vie de leur système.
Amérique du Sud : la fin du modèle ultralibéral
Le continent sud-américain, qui subit depuis une décennie le reflux de la politique ultralibérale du FMI et des « fonds vautours » de Wall Street, relève la tête par les rues au Chili, en Équateur et en Bolivie, et par les urnes en Argentine, ou les Péronistes viennent de remporter les élections haut-la-main.
Le cas du Chili est emblématique. Vendredi, plus d’un million de personnes ont manifesté dans la capitale Santiago (pour une population de 6 millions) – une première depuis la fin de la dictature de Pinochet. Les concessions économiques annoncées le mardi précédent – hausse du minimum vieillesse, gel de l’augmentation du prix de l’électricité, augmentation des impôts pour les plus riches – n’ont eu aucun effet ; après une semaine de mobilisation, qui a fait 19 morts, 400 blessés et 3000…