La situation au Venezuela s’est accélérée de façon dramatique au cours du week-end dernier, et elle pourrait bien se dénouer – tragiquement ou pas – dans les tous prochains jours. Car la mèche est si grosse qu’il s’agit de l’allumer le plus rapidement possible, avant qu’elle n’apparaisse trop clairement, et tant qu’une bonne partie de l’opinion publique est sous l’emprise de l’émotion.
De toute évidence, les forces impliquées cherchent à provoquer un changement de régime, quitte à le faire brutalement comme en Irak et en Libye, pour des raisons qui n’ont pas grand-chose à voir avec des enjeux humanitaires. Le même type de propagande utilisé contre les régimes de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi – présentant un régime qui affame son propre peuple, le prive de l’accès aux soins, le réprime militairement et bloque l’aide humanitaire – tourne en boucle dans les grands médias occidentaux.
Le scandale est que les sanctions appliquées par les États-Unis depuis le mois de novembre dernier privent le Venezuela de 30 millions de dollars de revenus par jour ! Ce qui jette une lumière crue sur le convoi d’aide humanitaire de 20 millions stationné à la frontière colombienne, et dont on ne sait même pas ce qu’il contient. La Croix-Rouge elle-même a rejeté toute participation à ce convoi, déclarant ne pas vouloir participer à « ce qui n’est en aucun cas, pour nous, une aide humanitaire ». Enfin, cerise sur le gâteau, la personne désignée comme envoyé spécial des États-Unis dans la crise Vénézuélienne, Elliott Abrams, est connue pour avoir utilisé une aide humanitaire comme couverture afin d’envoyer des armes au Nicaragua dans les années 1980...
Tambours de guerre
De violents affrontements ont eu lieu entre des groupes armés de part et d’autre, faisant selon l’ONU 300 blessés, en marge des deux méga-concerts qui se tenaient des…