Le mémorandum des vétérans du Renseignement américain (VIPS) « Le hacking russe était-il en réalité un inside job ? » circule de façon virale dans le monde, faisant craquer chaque jour davantage la cloche de verre du Russiagate. Malgré la large couverture parue la semaine dernière dans The Nation, la plupart des grands médias des deux côtés de l’Atlantique ne pipent aucun mot sur le mémo. Toutefois, le journal The Hill, qui se diffuse exclusivement à Washington DC mais touche tout le gratin politique et institutionnel du Capitole et de la Maison-Blanche, s’est senti obligé d’en parler, à travers un article intitulé « Pourquoi la théorie disant que le DNC [Comité national du Parti démocrate] n’a pas été hacké est probablement fausse ». Fidèle à la bonne méthode du « story telling » ne s’appuyant sur aucune preuve – méthode véritablement sublimée dans l’affaire dite du Russiagate – l’article ne présente aucun élément réfutant l’argument des VIPS sur la vitesse de téléchargement des documents du DNC (trop grande pour être un hacker), et ne fait qu’affirmer qu’il doit y avoir une autre explication.
Lundi soir, sur le plateau de Tucker Carlson sur Fox News, l’expert en cybersécurité des VIPS William Binney a commenté : « ils appliquent la vieille règle sophiste de la Grèce antique ; vous vous arrangez pour faire répéter sans cesse un argument, dans différentes directions et par différentes personnes (...). Adolf Hitler avait exactement la même philosophie – si vous voulez propager un mensonge, faites en sorte qu’il soit le plus gros possible et répétez-le aussi souvent que possible…