Le Parlement ukrainien, la Rada, a voté le 18 janvier une loi déclarant les territoires du Donbass « occupés » par un « agresseur », la Russie, et donnant au président Poroshenko les pleins pouvoirs sur l’armée. De fait, la Rada vient de torpiller les Accords de Minsk, qui garantissaient la tenue d’un vote dans les territoires rebelles, le rétablissement d’un contrôle du gouvernement à la frontière orientale, et la modification de la Constitution pour donner un statut spécial aux régions du Sud-Est ukrainien.
Poroshenko, qui doit encore apposer sa signature à la nouvelle loi, a immédiatement affirmé : « c’est un signal pour le Donbass et la Crimée : vous êtes des parties inaliénables de l’Ukraine ». Ce signal a été perçu de partout comme une préparation ouverte à la guerre.
Dans une tribune intitulée « Une guerre imminente entre la Russie et l’Ukraine ? », publiée le 21 janvier sur le site Consortium News, Gilbert Doctorow, membre du Comité pour des accords Est-Ouest, écrit que pour les Russes, la nouvelle loi de la Rada revient à « une déclaration de guerre », destinée à infliger un « œil au beurre noir » à la Russie suite à ses succès en Syrie.
Le grand journaliste russe Dmitri Kisselev a rapporté dans son journal télévisé du dimanche soir qu’avec cette loi, la mission dans le Donbass n’est plus décrite comme une « opération antiterroriste », mais comme une opération militaire contre les « dispositifs militaires de la Fédération de Russie ». Un QG militaire est créé pour coordonner cette opération. En vertu des Accords de Minsk, les républiques auto-déclarées de Donetsk et de Lugansk étaient considérées comme des « parties de la négociation » ; aujourd’hui, elles ne sont plus que des…