Cherchant à poser rapidement les bases d’un nouvel ordre économique international, les cinq pays membres des BRICS pressent le pas pour faire ratifier rapidement, par leurs institutions politiques respectives, l’accord international établissant la Nouvelle banque de développement (NBD).
Ainsi, le gouvernement russe a déposé à la Douma hier un projet de loi pour ratifier l’accord signé en juillet 2014, à Fortaleza, Brésil. « L’accord vise à la création d’une institution financière multilatérale – la Nouvelle banque de développement – qui devra financer les projets d’infrastructure et de développement soutenables dans les pays membres des BRICS et les pays en voie de développement », rapporte l’agence russe itar-TASS.
Le quotidien indien The Hindu citait le 15 décembre dernier l’ambassadeur indien en Chine, Ashok K. Kantha, disant que l’Inde avait entrepris des démarches similaires : « L’Inde a lancé le processus interne pour la ratification du Traité et nous avons bon espoir que les autres membres finaliseront le processus de ratification bientôt. »
Le temps presse, car le système financier transatlantique est sur la corde raide. Comme le souligne le président de l’agence de notation chinoise Dadong Global Credit Rating, dans un entretien avec Itar-TASS, « je crois que nous aurons à faire face à une nouvelle crise financière d’ici les quelques années à venir. Il est difficile de donner une date exacte, mais il y a déjà des signes, tels que le volume croissant de dettes et le développement irrégulier de l’économie américaine, de pays européennes, chinoise et de celle des pays en voie de développement. » Il a ajouté que la situation est pire que celle précédant la crise de 2008.
L’Argentine exemplaire
De nombreux pays en voie de développement attendent beaucoup d’une coopération avec les BRICS. C’est notamment le cas de l’Argentine, comme le montre l’actuel voyage en Chine de la présidente argentine Cristina Kirchner, qui a fait part de sa grande satisfaction par rapport aux 15 accords bilatéraux qu’elle vient de signer à Beijing, en plus des 20 qui avaient été signés en juillet dernier lorsque Xi Jinping s’était rendu à Buenos Aires.
Les accords couvrent entre autres les domaines de la culture, l’énergie nucléaire, l’aérospatial, les transports, la défense et l’agriculture. Typique de l’esprit des BRICS, l’enthousiasme particulier à l’égard du progrès scientifique et technologique dont le développement dépend, comme dans le domaine de l’infrastructure d’ailleurs, d’un engagement volontariste de l’État. Ainsi la Chine va aider l’Argentine, grâce à des accords de transfert de technologie, à construire deux nouveaux réacteurs nucléaires, Atucha 3 et Atucha 4. L’Argentine vient tout juste de compléter Atucha 2, après une interruption de plusieurs décennies.
La présidente argentine a également rappelé que les deux gouvernements partageaient la même vision en ce qui concerne la nécessité de réformer le système financier international.
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