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- Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères, avec le prince saoudien Nayef Al-Shaalan, recherché par Interpol ...
- Crédit : Belga
Déclaration d’Agora Erasmus
Bruxelles, le 22 mars 2016 — Aujourd’hui Bruxelles pleure. En cette journée tragique, nos pensées et notre solidarité vont bien entendu aux victimes, leurs familles et leurs proches. Nous apportons tout notre soutien aux secouristes, aux forces de l’ordre, aux services de sécurité, aux autorités gouvernementales et à tous les simples citoyens qui ont fait preuve de sang-froid et de solidarité dans cette horrible épreuve.
Cependant, nous appelons le gouvernement belge à tirer toutes les leçons de ces attentats, en s’attaquant fermement aux sponsors et aux réseaux qui parrainent cette barbarie.
- Il y a d’abord le rôle depuis des décennies de l’Arabie saoudite et du Qatar, dans la diffusion des idéologies wahhabite et salafiste et le financement en sous-main d’organisations terroristes, qui sont bien connues mais sur lesquelles le gouvernement belge, aux cotés du gouvernement américain, britannique et français continue de fermer les yeux et parfois, il est vrai, leur offrent même des distinctions honorifiques...
- Puis, il y a la complicité de la Turquie, un pays membre de l’OTAN dont le siège est chez nous, avec Daesh. Alors qu’Erdogan et sa famille lui achètent son pétrole et lui fournissent armes et équipements, l’UE se soumet aux désirs de la Turquie en échangeant ses réfugiés et en lui offrant des milliards d’euros.
- Enfin, il y a le financement du terrorisme, qui serait impossible sans les facilités bancaires des paradis fiscaux offertes par la City de Londres et de Wall-Street, comme cela a déjà été constaté par un rapport parlementaire américain dans le cas de la banque britannique HSBC. Chez nous, une Commission d’enquête sur les sources de financement du terrorisme, si elle faisait réellement son travail, arriverait rapidement à la conclusion qu’une mise en faillite ordonnée, par l’adoption d’une loi de séparation bancaire sur le modèle du Glass-Steagall Act, serait une excellente arme dans la guerre au terrorisme.
Au-delà de ces trois mesures concrètes, c’est d’orientation générale dont nous devons changer. Car les monstres qui nous frappent aujourd’hui sont les mêmes que les dirigeants occidentaux ont promus hier dans un jeu de domination géopolitique contre la Russie et la Chine. Car c’est bien les « guerres de l’OTAN » qui ont créé, non seulement le terreau sur lequel a poussé les fleurs du mal terroriste, mais aussi le chaos migratoire actuel. Ainsi, ce à quoi nous avons participé hier, volontairement ou par notre soumission, nous revient aujourd’hui comme un boomerang en pleine figure.
Au lieu de chercher l’affrontement, les pays membres de l’OTAN et la Belgique ont désormais tout à gagner d’une détente, d’une entente et d’une coopération avec la Russie de Poutine, jusqu’ici le seul homme d’État obéissant à des principes et réellement engagé à déraciner Daesh.
Approfondissons également notre coopération avec la Chine, avec qui nous célébrons 45 années de très bonnes relations, et qui œuvre pour le développement mutuel avec son projet de Nouvelle Route de la Soie. Car seul le développement économique qui crée des meilleures conditions de vie et les échanges culturels entre les peuples, permettront d’éliminer pour de vrai la menace qui a frappée Bruxelles aujourd’hui.
Source : Agora Erasmus.
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