Parlant devant le Parlement anglais, le Président chinois Xi Jinping a affirmé qu’il s’agissait de « la mère des tous les Parlements », et que les Britanniques furent les premiers à établir un gouvernement représentatif. Toutefois, a-t-il ajouté avec modestie, la Chine a fondé un Etat de droit il y a quatre millénaires sous Yu le Grand, le premier monarque de la Dynastie Xia (Yu a vécu approximativement entre -2297 et -2197 av. J.-C).
Il a salué le Royaume Uni pour être l’un des premiers pays à avoir reconnu en 1950 la République populaire chinoise suite à la Révolution ; pour être le premier pays européen qui s’est joint à la BAII (La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures) ; et pour accueillir plus d’étudiants chinois et plus d’Instituts Confucius que d’autres pays européens.
William Shakespeare
Lors de son voyage aux États-Unis en septembre, Xi avait passionnément disserté sur le romancier américain Ernest Hemingway. En Angleterre, il a avoué son amour pour les œuvres d’une autre sommité de la littérature anglophone, William Shakespeare :
Alors que je n’étais qu’un timide jeune homme de seize ans, je quittais Pékin pour un petit village de la Chine du Nord-Ouest et devins paysan pendant sept ans. Durant cette période, je cherchais désespérément à mettre la main sur les œuvres de Shakespeare. J’ai lu Le Songe d’une nuit d’été, Le Marchand de Venise, La Nuit des Rois, Roméo et Juliette, Hamlet, Othello ainsi que Le Roi Lear et Macbeth. Et lorsque j’ai lu Hamlet disant "Être ou ne pas être, c’est là, la question", cela m’a fortement impressionné »
Le Président chinois mentionna aussi les « Quatre rêves de Yumintang », du dramaturge Tang Xianzu (1550-1615), le Shakespeare de l’Orient, contemporain de ce dernier dont le 400e anniversaire sera célébré l’année prochaine. Xi cita également cette phrase de La Tempête de Shakespeare : « Le passé n’est qu’un prologue », pour donner substance à son propre propos affirmant que nous sommes entrés dans l’âge où l’on doit chercher la paix et le développement.
La rencontre avec Jeremy Corbyn
La rencontre officielle du dirigeant du Parti travailliste anglais avec le Président Xi Jinping est décrite comme « cordiale et constructive ». Corbyn avait précédemment assisté au banquet organisé en honneur du Président chinois à Buckingham Palace.
Après leur rencontre au Palais Royal, où Xi résidait lors de sa visite protocolaire, ce dernier a détaillé les progrès des relations sino-britanniques depuis la constitution de leurs rapports diplomatiques voilà quatre décennies. Il remarqua qu’alors, c’était encore sous un gouvernement travailliste, celui de Clément Attlee. Selon l’agence de presse chinoise Xinhua « Xi Jinping a noté le rôle spécial du parti travailliste dans la vie politique du Royaume Uni, et qu’il souhaite plus de coopération avec le parti ».
La déclaration officielle du Parti Travailliste souligne la nature positive des échanges, et se félicite « des réalisations remarquables de la Chine dans la réduction de la misère, ayant tirée quelques 600 millions de gens de la pauvreté ».
Le communiqué mentionne également l’initiative « une route, une ceinture » (Ceinture économique de la nouvelle route de la soie) qui sera extrêmement bénéfique à un grand nombre de personnes dans le monde.
Le leader travailliste Corbyn a appelé à une coopération rapprochée avec la Chine sur les questions internationales. Xi et Corbyn ont évoqués les liens historiques entre le Royaume Uni, le Parti travailliste et la Chine, ainsi que le sacrifice du peuple chinois dans la bataille contre le fascisme lors de la seconde guerre mondiale.
Les deux s’accordèrent pour traiter des menaces contre la sécurité dans le monde, du « changement climatique », des inégalités économiques persistantes, et du terrorisme international. Ils saisirent l’opportunité pour améliorer les liens culturels et les échanges de personnes entre la Chine et le Royaume Uni.
Pour conclure, le communiqué note que Corbyn a également « soulevé la question des droits de l’homme et l’impact des importations chinoises sur la sidérurgie anglaise ». John McDonnell, ministre des Finances du shadow cabinet de Corbyn, releva qu’un mémorandum sur cette question a été transmis en main propre au Président chinois.
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