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- Des miliciens tchétchènes. Hier ils appuyaient les néo-nazis anti-russes en Ukraine, aujourd’hui ils peuplent les bataillons de Daech en Syrie et en Irak.
Suite à la tentative de coup d’État en Turquie le 15 juillet, l’homme politique américain Lyndon LaRouche a pointé du doigt l’importance de l’angle tchétchène, évoquant l’époque où le terrorisme tchétchène était déployé depuis Londres pour déstabiliser la Russie.
Pour LaRouche, il est lapidaire de croire que le président Erdogan ait mis en scène la tentative de coup d’État dans l’unique but de disposer d’un prétexte pour une chasse aux sorcières contre ses opposants.
Si Erdogan semble désormais gêner ses anciens maîtres en Occident, c’est qu’il en est venu à la conclusion que la survie de son régime et de la Turquie dépendent désormais de sa capacité de s’entendre avec la Russie et l’Iran pour ramener un minimum de stabilité dans la région.
Normalisation des relations avec la Russie
Le 27 juin, c’est à dire à peine quinze jour avant le putsch avorté, Erdogan avait envoyé une lettre à Vladimir Poutine présentant ses excuses pour ce qui est arrivé en novembre dernier, lorsqu’un chasseur bombardier russe, accusé à tort d’avoir violé pendant 17 secondes l’espace aérien turc, fut abattu sans la moindre sommation. En outre, les deux présidents doivent se rencontrer, début août.
Le lendemain, c’est-à-dire le 28 juin 2016, c’est un attentat-suicide qui frappe l’aéroport d’Istanbul et fait 40 morts et 200 blessés. Les kamikazes étaient des Tchétchènes affiliés à Daech, qui combattaient en Syrie depuis des bases turques. Il s’agit du premier attentat perpétré par une cellule du Daech tchétchène sur le sol turc, attentat qu’il convient de situer dans le cadre d’une normalisation des relations russo-turques.
Or, la normalisation se poursuit. Le mercenaire des Loups Gris qui, depuis la Syrie, avait tué l’un des pilotes de l’avion russe abattu, a été arrêté. Depuis lors, le gouvernement turc a également arrêté les pilotes turcs ayant abattu l’avion, accusés d’avoir participé à la tentative de putsch.
Angle tchétchène
Or, l’angle tchétchène est de la plus haute importance. Appelés « Tchétchènes » en Syrie ou en Irak, il s’agit d’un mélange de combattants rescapés des guerres de Tchétchénie et du Caucase du Nord des années 1990 et 2000. En février 2016, le nombre de ces combattants russophones en Syrie a été évalué à près de 2 000 par Alexandre Bortnikov, le patron des services de renseignement russes (FSB). La CIA avance quant à elle le chiffre de 3 000, soit l’un des principaux contingents, avec les Tunisiens et les Saoudiens, de djihadistes étrangers.
Après la fin de la deuxième guerre de Tchétchénie, au début des années 2000, la lutte indépendantiste a mué en un djihad religieux contre la Russie. La république voisine, le Daghestan, est alors devenue l’une des bases principales de « l’Émirat du Caucase », un groupe djihadiste disposant de cellules actives dans toute la région. Cette insurrection a été très affaiblie par les forces de sécurité russes à partir des années 2012-2013.
En vérité, dès les années 1990, lors des guerres tchétchènes contre la Russie, l’Angleterre servait ouvertement de base arrière et de centre de recrutement et d’entraînement pour les combattants tchétchènes.
A l’époque, des organisations turques proches des services de renseignement fonctionnaient comme des sous-traitants de Londres, pour fournir armes et munitions aux terroristes depuis des bases en Turquie et en Arabie saoudite.
Actuellement, au moins 1500 réfugiés tchétchènes vivent en Turquie, la plupart dans un camp près d’Istanbul, où Daech recrute ses volontaires pour aller combattre en Syrie où ils combattent avec le soutien des services du renseignement turc.
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