Pour ceux qui sont dépourvus de scrupules mais qui disposent de la modique somme de 1700 dollars, prix de l’inscription, il sera possible de côtoyer la crème de la crème des fonds vautours internationaux, dans le cadre d’une convention qui doit se tenir à Londres le 18 septembre prochain. Alors que ces fonds tentent actuellement de mettre à mort l’Argentine, la prochaine cible désignée par cette conférence est l’Europe.
Sous la bannière « Distressed Debt Investing Summit : Europe » (Sommet sur l’investissement dans des dettes en souffrance : l’Europe), la convention vise « à rassembler les principaux gérants de fonds de créances en souffrance, de sociétés d’investissement privées, de fonds de couverture, d’investisseurs institutionnels, de créanciers prioritaires et de conseillers en redressement », selon le site hôte iGlobal Forum.
Les vautours se rassemblent clairement au-dessus de l’Europe, car ils estiment que les plus « grandes occasions » pour le rachat de dettes en souffrance et pour les prêteurs en dernier recours « sont en Europe ».
L’intérêt des charognards ne doit cependant pas être vu comme contraire à celui des banques en difficulté dans toute l’Europe, mais comme complémentaire. Car c’est à eux que sera confié le boulot de nettoyer les écuries d’Augias lorsqu’il faudra décharger le système bancaire de ses dettes non performantes, en supposant bien entendu qu’il en reste quelque chose. Ainsi, des experts des grandes banques comme HSBC, RBS et Rothschild viendront expliquer comment partager les tâches, selon les aires géographiques et les secteurs d’activité, le type d’instruments financiers à avaler, les mécanismes à utilisés, etc.
L’un des vautours les plus en vue, la société de « recouvrement de dettes » norvégienne Lindorrf, se vante de posséder « des bases de données uniques d’informations liées à la dette » et d’avoir « développé une stratégie et une approche pour recouvrer les dettes, que nous utilisons pour aider les banques d’Europe continentale à confronter leur problème de mauvaise dette. Nous sommes en très forte expansion. »
Bloomberg rapportait le 28 juillet que l’Italie et l’Espagne sont de réels « marchés de croissance » pour les vautours, citant le gérant de portefeuille chez Ares Management LLC à Londres :
Le programme de révision de la qualité des actifs [de la BCE] sera le déclencheur, forçant les banques à se concentrer sur la construction (sic) de bilans plus propres, en sabrant dans les coûts et en se débarrassant de mauvais actifs. L’Italie est en train de devenir le nouvel épicentre pour l’élimination d’actifs non-essentiels par les banques européennes.
Bien sûr, il suffirait de couper les banques en deux en rétablissant Glass-Steagall pour éloigner toute cette puanteur.
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