Le parti du travail humainTel. 01 76 69 14 50

25 mai - Réunion sur ce qu’on nous cache à propos du Cannabis Lire 22 mai - L’Intelligence Artificielle, arme de paix ou de guerre ? Lire 17 mai - La France face au cauchemar Lire
AccueilActualités

Ukraine-Russie : résister à l’hystérie ambiante, l’éclairage de Teresita Dussart

Ci-dessous la tribune de l’ancienne journaliste Teresita Dussart parue le 5 mars 2022 dans France-Soir.

Cette Ukraine si européenne

TRIBUNE — L’obsession de l’administration américaine à l’égard de l’Ukraine depuis 2014 a favorisé la rupture de ce qui restait de communauté de destin avec la Russie. Fourbir les haines nationalistes est une vieille ficelle qui a servi dans tous les conflits fabriqués de ces trente dernières années. Mais depuis l’invasion des forces russes, le divorce identitaire a réalisé un bond en avant. On croit revivre le rapt d’Europe, cette fois par le barbare Poutine. Volodymyr Zelensky se sent autorisé à « exiger » l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne hors de toute procédure d’admission. « Laissez-nous entrer, nous sommes comme vous », exhorte-t-il.

Il n’est donc pas inutile d’épingler certains aspects moins « EU like » qui font l’identité de cette nation. Un pays gangréné par l’instabilité institutionnelle, la corruption et le crime organisé. Loin, très loin des valeurs des États fondateurs au lendemain de la guerre. En Ukraine, la transition vers une pleine démocratie et une économie de marché s’est vue entravée par un crime organisé enkysté au plus profond des structures de l’État. Un crime organisé à la calabraise, combinant l’entrisme dans les trois sphères stratégiques : celle des affaires, des forces de l’ordre et de la politique. La violence significative qu’accompagnent la criminalité et la corruption dissuade l’arrivée d’investissements étrangers directs. Entre 2019 et 2020, l’Ukraine recevait 3% de la part d’IED de la région Europe de l’Est et CEI. Malgré l’intérêt singulier manifesté à l’Ukraine, pour les raisons géopolitiques qui ont abouti à la présente situation, la manne d’argent, elle, n’est jamais arrivée.

Depuis quelque temps, sous pression de l’administration américaine, un effort est fait pour lisser les aspérités dans la notation des principaux indicateurs tels que ceux de Transparency International ou du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI). Mais, malgré ce ravalement de façade, l’Ukraine reste dans le groupe de nations les plus corrompues du monde. D’ailleurs, avant l’invasion russe, le grand sujet d’actualité était une féroce crise institutionnelle en relation avec ce même sujet.

Crime organisé

La contamination des rouages de l’État est demeurée inchangée, avant comme après les événements de la révolution orange (2004-2005) ou de la place Maïdan (2013-2014). Le passage à des exécutifs graduellement plus affranchis de la « barbare » Russie, n’a pas amélioré sa situation au regard de son exposition au crime organisé. Selon Global Organized Crime Index (Ocindex), en 2020, le score criminel ukrainien était de 6,18 sur 10. Un profil d’État failli.

La tradition mafieuse ukrainienne, celle de la mafia Odessa ou Malina, décrite par l’auteur Isaac Babel au début du XXème siècle, est comparable dans sa cruauté et diversité à celle des crimes ethnocentrés les plus violents de la planète. Son ajustement à la réalité soviétique, loin de l’étouffer, l’a renforcé. Elle a comblé le vide dans le cadre de l’économie planifiée par un marché noir. Après l’indépendance, elle est revenue vers son premier métier, le trafic humain et a amélioré son réseau de trafic de drogues en devenant un interlocuteur privilégié des cartels latino-américains en termes de vente d’armes. Les « Russes » régulièrement arrêtés pour des faits en relation avec le trafic de drogues, en Colombie, en Argentine, au Brésil, sont souvent ukrainiens, bien qu’il existe aussi des criminels de la stature de Viktor Bout, russe jusqu’au bout des doigts.

Le stéréotype du trafiquant d’armes ukrainien étant l’oligarque Leonin Minim, lequel existe et a effectivement participé au trafic d’armes contre diamants de sang, à Sierra Leone. Minim est immortalisé par Nicolas Cage, dans le film Lord of War.

Le passage du crime organisé à la politique est une question de masse critique : pouvoir local, ministre, Premier ministre, président. Leonid Kouchma et son Premier ministre, Pavel Lazarenko, font de ce point de vue figure de benchmark. Arrivée à cette instance, la figure de l’oligarque fait son entrée en scène. En Ukraine, le crime procrée les oligarques, qui, à leur tour, adoubent des politiques et financent les forces de l’ordre, celle-ci agissant comme des milices, lorsque ce ne sont pas les milices qui se glissent dans les uniformes des forces de l’ordre. Ces milices ont été funestes dans la répression des manifestations de la place Maïdan et dans les tueries de russophones du Donbass. Aujourd’hui encore, elles opèrent des deux côtés du spectre nationaliste ukrainien.

Igor Vassilievitch Kolomoiski, accusé d’avoir financé la répression dans le Donbass au travers de ses milices, est aussi propriétaire de l’agence de production de l’acteur Zelensky, aujourd’hui président.

Les quatre oligarques ukrainiens les plus riches sont Rinat Ahmetov, Victor Pinchouk, dont on dit qu’il serait proche de Bernard-Henri Lévy, Konstantin Jevago et Igor Kolomoiski déjà nommé. Pas très loin, suit Petro Porosheno, l’ex-président. Ces oligarques, et d’autres de moindre poids, entretiennent des relations fluctuantes avec la Russie. Exception faite de Kolomoiski, qui déteste farouchement la Russie et considère que l’annexion de la Crimée l’a dépossédé de son complexe hôtelier, le Tavria Sanatorium. Le resort faisait partie des avoirs de sa banque Privat Bank.

Les enjeux de ses oligarques font et défont l’agenda politique de l’Ukraine. Mais ils s’adaptent aussi au cadre géopolitique, comme l’ont fait leurs pères avant et après l’Union soviétique. Le contrôle des institutions et leur instrumentalisation à des fins privées exposent aujourd’hui plus que jamais les vulnérabilités du pays.

Nous vous encourageons donc, chers lecteurs, à signer et à faire circuler l’appel de l’Institut Schiller à convoquer une conférence internationale afin d’établir une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations.

Cet article a été repris d'un autre site.

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

  • Roland • 11/03/2022 - 20:10

    Alors les russes ont raison d’attaquer tout un pays pour une poignée de nazis ?
    Et les Georgiens ? Qu’ont-ils fait ? Pourquoi les attaquer ?
    Et qu’ont fait les russes dans le Donbass ?
    Et qu’en est-il de la Syrie où les russes ne font que du tourisme ?
    Parlez-nous des exactions des Wagner en Centrafrique et ailleurs :
    Il me semble que vous aller trop dans une seule direction !

    • Benjamin Bak • 13/03/2022 - 14:04

      Il me semble que vous comparez ce qui n’est pas comparable. En Russie, personne ne fait des monuments ou ne renomme des rues au nom du Jacques Doriot local. De plus, le groupe Wagner est mentionné ad nauseum pour expliquer à quel point la Russie n’a aucun scrupule, tandis que les néonazis ukrainiens sont partout minimisés. Ça ne justifie en aucun cas une invasion, mais rien ne justifie le comportement de l’OTAN et des États-Unis vis à vis de la Russie non plus.

    • Roland • 13/03/2022 - 21:30

      Vous répondez complètement à côté de mon commentaire
      Soyez plus précis dans vos critiques et votre défense de la Russie

    Répondre à ce message

  • POUGET • 11/03/2022 - 01:45

    Si tout ceci est vrai, la Russie a raison de bombarder les maternités et de tuer les civils.
    N’est-ce-pas ?

    Répondre à ce message

Déplier les commentaires||Replier les commentaires
Vous souhaitez aider ? Adhérer, faire un virement mensuel, participer à un stand militant ? Prenez contact avec nous.

Réparation, Reconstruction, Refondation
25 May 2020
Feuille de route S&P
Réparation, Reconstruction, Refondation
Pourquoi l'Ukraine ne doit pas adhérer à l'Union européenne
10 mars 2022
Déclarations
Pourquoi l’Ukraine ne doit pas adhérer à l’Union européenne
Comment les néo-nazis en Ukraine ont contraint Zelensky
8 mars 2022
Non, Poutine n’exagère pas
Comment les néo-nazis en Ukraine ont contraint Zelensky
« Guerre Russie-Ukraine, dernière carte de l'oligarchie financière ? » - Éclairage de Jacques Cheminade
9 mars 2022
Analyses
« Guerre Russie-Ukraine, dernière carte de l’oligarchie financière ? » - Éclairage de Jacques Cheminade
Ukraine : sortir de l'irrationel pour gagner la paix
6 mars 2022
Analyses
Ukraine : sortir de l’irrationel pour gagner la paix

Don rapide

Pour quoi se bat  ?

« Élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine » Lazare Carnot

Solidarité et progrès est le parti du travail humain. Nous voulons :
- que les capacités créatrices de chaque être humain soient libérées pour le bien commun ;
- que personne ne puisse être exploité ou abusé ;
- que les féodalités financières soient mises hors d’état de nuire.

Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

» Voir le projet complet

en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

et la vraie Europe

La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

Il faut refonder la vraie Europe, l’Europe des peuples, des patries et des
projets, la version du plan Fouchet de 1962 pour le XXIè siècle. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de repartir de l’avant, avec une monnaie commune de référence porteuse de grands projets : ni monnaie unique servant l’oligarchie financière, ni deux monnaies qui ne seraient pas gérables.

Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

pour une écologie humaine

S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

est fier de déranger

Vous trouverez sur internet un lot défraîchi d’étiquettages en tous genres : S&P est qualifié de d’extrême-gauche, d’extrême-droite, financé par le KGB ou par un milliardaire américain (mais volant des vieilles dames), aux idées tour-à-tour farfelues et dangereuses, et bien évidemment adeptes de la théorie du complot !
Le tout visant à dissuader les citoyens de découvrir nos idées et notre engagement.

Mais derrière ces accusations vous avez d’incessantes manoeuvres politiques : rejet du compte de campagne de Jacques Cheminade en 1995, saisie de 170 000€ sur le remboursement de la campagne de 2012, et bien entendu une exposition médiatique réduite au minimum, ou la plus défavorable possible pendant les présidentielles !

Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

Si S&P dérange, c’est parce que nos idées frappent l’oligarchie financière en plein coeur. Ce combat émancipateur est l’enjeu culturel de notre temps.

Participez à l'effort politique !

Adhérez à S&P, devenez éducateur et créateur de la Nation

Au cours des élections présidentielles précédentes, de 2012 et 2017, nous avons entrouvert une porte, car nous avons été les seuls à poser les défis qui sont devant nous.

Nous rentrons dans un monde tout-à-fait instable, dangereux, et sans majorité politique.
Un monde qui peut rentrer en crise à tout moment, y compris avec un risque de guerre.

En adhérant à Solidarité & progrès, en apportant vos moyens financiers et humains, nous pourrons ensemble franchir le seuil de la porte et faire ce qui est nécessaire.
Aller vers un futur qui soit vivable, meilleur, plus juste.

Jacques Cheminade
Faire un don et adhérer plus tard