Les autorités ukrainiennes ont confirmé ce matin l’envoi d’un premier bataillon de la Garde nationale d’Ukraine « au front » dans l’est du pays, alors que la Russie révélait il y a deux jours que le directeur de la CIA John Brennan s’est rendu incognito à Kiev le 12 avril, le jour même où le gouvernement de « Yats » annonçait le déploiement de l’armée dans l’est du pays.
On peut croire que l’Administration Obama a donné directement le feu vert à un déploiement militaire dans l’est ukrainien, quitte à provoquer une intervention russe.
Après s’être refusée à tout commentaire pendant plus de 24 heures, la Maison Blanche a fini par admettre officiellement que le chef des services secrets s’est effectivement rendu à Kiev pour tenir des discussions avec le régime putschiste. La Russie exige des explications.
La situation est en effet volatile. Le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov a confirmé sur son compte Facebook que le Service de sécurité ukrainien coordonne des forces venant de partout dans le pays, et que des unités de milice spéciales sont en cours de formation pour combattre les « séparatistes ».
Natalia Vitrenko, la dirigeante du Parti socialiste progressiste ukrainien, a dénoncé la politique de « deux poids, deux mesures » des puissances occidentales, rappelant que les ambassadeurs de l’UE avaient « interdit » au président Ianoukovitch de conduire des opérations contre les guérillas armées de l’Euromaidan, les qualifiant même de « protestataires pacifiques », alors qu’il s’agissait de forces appartenant aux partis néo-nazis Svoboda et Secteur doit. Pourtant, aujourd’hui, ils exigent la « suppression par la force d’un véritable soulèvement populaire dans le sud-est ».
Afin de calmer le conflit et d’empêcher la guerre civile, Vitrenko appelle à une « amnistie immédiate pour tous les militants dans le sud-est et le lancement d’un processus de négociations pacifique (et non pas une opération spéciale !) ».
A propos du directeur de la CIA John Brennan
- Brennan a été directement impliqué dans les actes de torture et d’extradition de la CIA, sous l’administration Bush-Cheney.
- C’est lui qui continue à étouffer l’information sur le rôle de l’Arabie saoudite dans les attentats du 11 septembre, ainsi que les responsables des attaques à Benghazi, en Libye.
- C’est encore lui qui, en tant que conseiller pour la lutte contre le terrorisme d’Obama, rencontrait le Président une fois par semaine (et le fait peut-être encore) pour décider quels « terroristes » présumés devaient être tués par drone.
- Et c’est encore lui qui a défendu la violation par la CIA des ordinateurs du Sénat pour en supprimer des documents jugés compromettants.
Le bilan de John Brennan en matière de « démocratie » et de « droits de l’homme » est aussi propre que celui de son prédécesseur Allen Dulles.
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