Dans un discours prononcé dans le cadre de la Fiera del Levante (Foire industrielle annuelle du levant de Bari, dans les Pouilles), l’ancien conseiller de Goldman Sachs et actuel dirigeant technocrate de l’Italie Mario Monti sermonnait les Italiens du sud sur le fait qu’ils ne devaient pas s’attendre à recevoir quelque aide financière que ce soit pour le développement économique de leur région. La raison est, a-t-il expliqué, « que même si vous ne voyez pas clairement la reprise dans les chiffres, à quelques exceptions près, je vous invite à réaliser que la reprise, si nous y réfléchissons bien, est réellement parmi nous ».
Monti a poursuivi son serment en affirmant : « Je veux être clair, la croissance dans le sud [de l’Italie] n’est pas, comme partout ailleurs dans le monde, générée en pompant de l’argent public dans un tuyau. » Il a ajouté qu’il avait été appelé à la rescousse pour « reprendre » (l’argent que l’Etat avait donné auparavant) et une fois que ce sera terminé il fera de la place à un gouvernement élu. Mais si les politiques recommencent « à donner à nouveau », a-t-il prévenu, les technocrates seront obligés de revenir. Rappelons que Monti a été nommé à la Présidence du Conseil en novembre 2011, après le départ de Berlusconi, sans qu’aucune élection n’ait eu lieu et qu’il gouverne depuis sans mandat de la part des électeurs.
Contrairement aux incantations de Monti, l’ancien ministre de l’Economie italien Giulio Tremonti a appelé, dans une interview le 9 septembre, à la mise en œuvre d’une politique ambitieuse pour le Sud, fondée sur de grands projets d’infrastructure financés grâce au renforcement d’une banque publique, la Caisse de développement du Mezzogiorno.
« Le vrai problème est que le Sud souffre des faiblesses du marché autant que de l’Etat, sans en retirer les bénéfices », a-t-il expliqué. Il a dénoncé un système où les décisions en terme d’infrastructure sont prises de manière centralisée au niveau européen et les autres projets décidés à l’autre extrême, au niveau le plus local. Ainsi, « si à travers l’Europe les projets portent sur les grandes infrastructures, dans le Sud ce sont les boutiques de fleuriste, la rénovation d’immeubles et autres choses de ce genre qui sont financées. L’initiative ne vient pas de l’Etat, mais du géomètre local qui pousse le conseiller municipal qui pousse le conseiller régional et ainsi de suite jusqu’au Conseil gouvernemental ». Le résultat est que le gouvernement « autorise 467 000 interventions financières ».
« Lorsque j’ai fait ce constat, poursuit Tremonti, j’ai relancé le concept original de la Caisse pour le Mezzogiorno. Je veux simplement insister sur ce point : ce n’était pas du tout un échec comme on a tenté de nous faire croire. Lorsque la Caisse était en opération, le fossé entre le Nord et le Sud a été réduit. On aurait dû la réparer [la Caisse] et non pas la fermer. »
Tremonti avait dénoncé quelques semaines plus tôt dans une réunion publique à Belluno le 29 août l’abrogation, il y a quelques années, par l’actuel Président de la BCE Mario Draghi, de la loi de 1936 sur la régulation des banques italiennes, inspirée du principe de Glass-Steagall : « Draghi est le père de la loi bancaire en Italie qui a permis de facto de rétablir la dangereuse collusion entre les banques à charte [banques commerciales] et les banques d’investissement, une situation qui avait déjà provoqué la crise de 1929. »
Aujourd’hui Draghi effectue, à la tête de la BCE, des injections de capital à 1% dans les banques, tandis que ces dernières prêtent ensuite aux Etats à 6%, a expliqué l’ancien ministre italien de l’Economie.
Ce dernier songe à un retour sur la scène politique, possiblement en fondant un nouveau parti doté dès le départ d’un programme inspiré du New Deal de Franklin Roosevelt.
# petite souris
• 16/09/2012 - 22:13
Monti a été nommé à la Présidence du Conseil en novembre 2011, après le départ de Berlusconi, sans qu’aucune élection n’ait eu lieu et qu’il gouverne depuis sans mandat de la part des électeurs.
L’exemple même du déni de démocratie en Italie !
Grâce au nouveau traité européen .... tous les pays seront sous la tutelle de Bruxelles où se trouvent de zélites non-élues..............
Bravo à Tremonti ! si j’étais italienne, je vote pour lui !!!
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