The Economist de Londres, l’hebdomadaire réputé exprimer sans complexe le point de vue des banquiers de la City, exhibe une fois de plus son agenda impérial. Alors qu’en Europe plusieurs voix tentent d’éteindre le feu de la crise ukrainienne, le magazine britannique insiste que, « bien que ce soit difficile », affronter la puissance nucléaire russe est plus que jamais nécessaire.
Pour faire passer le message, la couverture de la livraison du 22-28 février n’hésite pas à montrer une photo d’un homme presque crucifié suspendu au-dessus de pneus en feu sur la place Maidan, avec le titre « L’enfer de Poutine »...
L’éditorial, sans doute de la plume de l’éditeur des affaires internationales Edward Lucas, un professionnel du Poutine-bashing depuis des années (notamment l’auteur d’un article de 2007 affirmant qu’Obama menacerait la Russie de guerre nucléaire en raison d’une crise en Ukraine au cours de la deuxième décennie de ce siècle...) affirme :
La responsabilité immédiate de cette confusion revient à Viktor Ianoukovitch, le président-voyou de l’Ukraine. Mais l’architecte ultime siège au Kremlin : Vladimir Poutine.
Accompagnant l’éditorial, une photo de Poutine et Ianoukovitch se serrant la main, avec la légende : « Le maître de l’Ukraine, et Viktor Ianoukovitch. »
Le tout se conclut sur une incitation explicite à provoquer la Russie :
Il est temps que l’Occident tienne tête à ce gangstérisme. Affronter un pays qui a le pouvoir de nuisance d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, qui dispose d’immenses réserves d’hydrocarbures et plein de missiles nucléaires est difficile, mais cela doit être fait. Il faudra au moins mettre fin à la prétention diplomatique que la Russie est un État de droit qui respecte la démocratie. Elle devrait être expulsée du G8.
Vouloir affronter et soumettre une puissance nucléaire est le plus dangereux des jeux ; mais il est une option bien réelle pour les oligarques de la City de Londres déterminés à garder leur pouvoir. Rappelons que le philosophe britannique Bertrand Russell avait proposé dès 1946 que soit entreprise à titre préventif une attaque nucléaire contre la Russie. C’est le même Bertrand Russell qui avait écrit 9 ans plus tôt, c’est-à-dire en 1937, une lettre affirmant, en raison de ses prétendues convictions pacifiques, que si les Nazis envahissaient l’Angleterre, « le mieux que nous aurions à faire serait de les accueillir en tant que visiteurs, les loger et inviter leur commandant et leur chef à dîner avec le Premier ministre ».
The Economist reste donc fidèle à lui-même : il y a toujours eu un lien entre l’amour des élites bancaires de la City pour les nazis (ukrainiens dans ce cas-ci) et leur envie de balancer des bombes nucléaires sur la Russie...
# petite souris
• 01/03/2014 - 14:09
la City a une définition de la démocratie à géographie variable !
n’a pas encore choisi entre le mètre et le yard ................
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