La propagande contre la PAC en provenance d’Outre-Manche a récemment pris un nouvel élan avec la publication, en décembre 2005, d’une étude réalisée par le Trésor de sa Majesté : Une vision pour la Politique agricole commune. Tout en se réjouissant des réformes qui « détricotent » la PAC depuis des années, ses auteurs estiment que « la PAC n’est toujours pas bonne pour l’Europe, parce qu’elle n’est pas durable. Ses racines restent dans le milieu du XXe siècle (c’est-à-dire l’époque de FDR, de Gaulle et Adenauer, nda), quand la protection plutôt que l’entreprise était au centre des décisions politiques. »
Selon ce rapport, la PAC, « qui reste la politique commune la plus visible et la plus chère, (…) fausse d’une façon significative toute l’économie de l’UE, (…) endommage l’environnement, (…) fausse le commerce international et empêche le développement économique dans quelques-uns des pays les plus pauvres de la planète ». Cette politique « coûte 100 milliards d’euros par an aux consommateurs et contribuables européens ».
Cependant, dès la page 15, les intentions fascistes font clairement surface. Tandis que le libre-échangiste de base prétend en général que la mondialisation et le libre échange permettent l’essor de la production et du commerce mondial, l’étude affirme sans vergogne que « la nouvelle PAC n’aura pas pour objectif de maintenir les niveaux actuels ou spécifiques de production, que ce soit à l’intérieur des pays membres ou au niveau de l’Union en général. La production devrait plutôt pouvoir trouver un niveau plus soutenable, reflétant aussi bien les avantages naturels (selon les conditions climatiques et géologiques) que les avantages concurrentiels (en termes de qualité et de sécurité sanitaire) et des relations commerciales plus ouvertes dans un marché ouvert ».
Ainsi, « le défi pour l’UE est de faire tomber les distorsions actuelles de sorte que vers la deuxième moitié de la décennie, l’agriculture européenne ne soit pas traitée différemment que d’autres secteurs de l’économie. Dans les dix à quinze ans à venir, les fermiers européens devraient se retrouver dans une situation où ils prennent leurs décisions en fonction d’évaluations du marché et des besoins des consommateurs, et non en fonction des subventions. Ceci créera un environnement où toute aide à la production aura réellement disparu ».
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