Le journaliste du Guardian de Londres Glenn Greenwald, l’auteur des articles relayant les fuites du donneur d’alerte Edward Snowden sur les programmes de surveillance électronique massive de l’administration Obama, a déclaré lors d’une entrevue avec la chaîne télé américaine ABC qu’au moins deux membre du Congrès, Morgan Griffith et Alan Grayson, ont écrit une série de lettres à l’administration Obama lui demandant l’accès aux détails sur les programmes de surveillance de la NSA et les décisions rendues par la cour FISA.
Greenwald, interviewé depuis le Brésil, a révélé l’existence d’une décision de 2011 de la cour FISA, chargée de statuer sur les demandes de surveillance électronique des agences de lutte contre le terrorisme, déclarant que les programmes de surveillance de la NSA sont anticonstitutionnels et illégaux.
Même si la cour a ajouté, contrairement à son habitude, qu’elle n’avait aucune objection à ce que cette décision soit rendue publique, l’administration Obama, soutenue par les présidents des Commissions du renseignement de la Chambre et du Sénat, a refusé de rendre public le document, y compris à des membres du Congrès qui souhaitaient pouvoir le consulter.
Le Sunday Observer/Guardian a publié ce dimanche une chronique de Greenwald, accompagnée des copies des lettres des députés Griffith et Grayson à la NSA, à la Commission du renseignement de la Chambre et autres instances officielles, demandant l’accès aux données concernant les programmes d’espionnage domestiques.
Jusqu’ici, aucun des deux n’a reçu d’accusé de réception concernant leur requête. « Le déni d’accès, à des membres du Congrès, à l’information rudimentaire concernant les programmes de la NSA et le FISC semble être la norme », a révélé Greenwald. Et lorsque les membres des Commissions du Congrès reçoivent des informations faisant état d’abus de pouvoir, on leur interdit d’en informer le public !
Les sénateurs Mark Udall et Ron Wyden ont passé « des années à avertir les Américains qu’ils seraient ’’stupéfaits d’apprendre’’ les interprétations radicales du droit confidentiel adoptées par l’administration Obama, dans le secret de la cour FISA, s’arrogeant pour elle-même des pouvoirs de surveillance extrêmes. Et pourtant les deux sénateurs, interdits par la loi d’en parler publiquement, ont étouffé ce qu’ils avaient appris. Il a fallu attendre que Snowden donne l’alerte », conclut Greenwald, « pour apprendre ce que ces deux membres de la Commission du renseignement du Sénat cherchaient à dire en lançant des avertissements aussi dramatiques. »
L’administration Obama, a ajouté Greenwald, a déclaré la guerre aux donneurs d’alerte, faisant d’eux des ennemis prioritaires. Dans ces circonstances, Edward Snowden n’a aucune chance d’obtenir un procès équitable aux Etats-Unis sous l’administration Obama. S’il devait retourner dans son pays, il y a de bonnes raisons de croire qu’on pourrait tout simplement le faire « disparaître ».
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