Reflétant sans doute le fait que certains gouvernements cherchent à mettre fin à la longue agonie de la banque franco-belge Dexia, le conseil d’administration de cette dernière menace de faire sauter la planète, ou presque.
Dans sa convocation pour l’AG extraordinaire du 21 décembre, le conseil d’administration de Dexia profère quelques déclarations proprement surréalistes. Le conseil y souligne la nécessité impérative du maintien des activités de la holding Dexia Société Anonyme (DSA, qui gère l’ensemble des entités de Dexia de par le monde), car sa dissolution aurait des « conséquences systémiques très graves ».
Pour dramatiser son propos, le conseil menace la planète avec un scénario apocalyptique.
Dans la première étape, le liquidateur sera contraint de céder en urgence les actifs de Dexia SA avec une forte décote, ce qui entraînerait des pertes importantes en capital, « supérieures à la capitalisation de Dexia ».
Ensuite, la filiale française de Dexia, Dexia Crédit Local (DCL), dans laquelle est logée une partie très importante des engagements du groupe (notamment des emprunts toxiques à des milliers de communes), subirait de plein fouet la liquidation de Dexia SA, ce qui rendrait immédiatement exigible le remboursement de ses dettes.
Or, comme le rapporte l’AFP, « ces dettes atteignent, fin septembre, 386,5 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 605 milliards sous forme de contrats de produits financiers dits ’dérivés’ » sur des actions, des obligations, des matières premières ou des devises.
Dès lors, « un tel défaut menacerait l’ensemble du système financier européen », résume le conseil d’administration de Dexia.
Dans l’incapacité d’honorer l’intégralité de ses engagements, Dexia Crédit Local (France) se retrouverait à son tour en situation de défaut. Ce défaut créerait sans doute une panique sur les marchés, « affecterait leur liquidité », « avec un risque important de contagion » à l’ensemble de la zone euro.
En outre, cet événement « déstabiliserait également les marchés de la dette souveraine », puisque DCL, qui détient environ 20 milliards d’obligations souveraines, dont 70% de la zone euro, les vendrait en urgence, ce qui ferait baisser le prix des obligations correspondantes et déstabiliserait ce marché.
Pour couronner le tout, Dexia Crédit Local ferait jouer les garanties octroyées par la Belgique, la France et le Luxembourg, pour pouvoir emprunter sur les marchés. Cela signifie que ces Etats devraient se substituer à Dexia et rembourser les dettes bénéficiant de la garantie. Or, comme le précise non sans fierté le conseil d’administration de la banque, le total des obligations en cours bénéficiant de la garantie des Etats se monte à 73,4 milliards d’euros.
Comme le dirait le président de la Fédération bancaire française Frédéric Oudéa : les banques universelles résistent plutôt mieux que les autres...
Pour imposer une camisole de force à la finance folle, signez sans tarder l’Appel à un Glass-Steagall global
# facteurd’avenir
• 23/02/2013 - 10:43
je ne peux pas signer le texte de l’appel pour un glass steagall act en l’état, car il lui et adjoint la politique hamiltonienne de crédit avec laquelle je ne suis pas décidé.
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# petite souris
• 22/11/2012 - 23:45
Un beau scénario en effet !!!!!!!!!!
Un chantage parfait :
ou bien les peuples se saignent et paient
ou bien Dexia demande aux états de rembourser
........ et les peuples se saignent et paient
..................
Nozélites ont accepté ce système sur not’dos !
Ils sont responsables donc doivent payer à not’place !!!!!
..........
Je pense qu’ils préféreront nous sacrifier ............
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# Salarié Dexia
• 22/11/2012 - 15:07
Une alerte google sur le nom Dexia m’a amené sur cet article.
Quand je lis des passages comme "des emprunts toxiques à des milliers de communes" je m’interroge.
Est-ce que le rédacteur sait de quoi il parle ? Peut-il définir ce qu’est un emprunt toxique et donner une liste des milliers de communes ?
Que le rédacteur veuille dénoncer la communication du conseil d’administration de Dexia en la qualifiant d’alarmiste, je peux le comprendre. Mais pour le faire il use et abuse lui-même des procédés qu’il prétend dénoncer...
Au final, il se décrédibilise.
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# Elie
• 22/11/2012 - 10:58
Ce article démontre une chose. Bien avant la responsabilité des banquiers, c’est celle de nos politiques qu’il faut mettre en cause. Ces dettes colossales démontrent l’incroyable incompétence de nos technocrates en matière de gestion. "Un politique, ça ne compte pas, ça dépense" c’est bien connu.
La crise que nous traversons aujourd’hui en Europe n’est pas une crise du système financier, mais une crise de la dette. Nous sommes là où nous ont emmené nos différents gouvernements depuis 40 ans.
Bien sûr qu’il faut mettre en place le Glass-Steagall, c’est à peu près la seule chose intelligente que vous proposez, mais il faut l’accompagner impérativement d’une remise à niveau de nos comptes publiques.
Ramener notre déficit public à 3% du PIB est une impérieuse nécessité. Sauvegarder l’Euro sous peine de voir chaque nation européenne (hormis l’Allemagne) revenir a des monnaies de singe qui finiront de ruiner, et les états, et les peuples.
Si on ne fait pas cela, alors oui !!!! L’Europe sombrera à nouveau dans ses vieux démons et dans ces maudites guerres qui ont jalonné notre histoire.
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