L’affaire est tellement caricaturale que le livre qui reste à écrire Le CETA pour les nuls pourrait en faire le sujet de ses pages introductives.
Quatre mois après que la ville de Florence, après des longues batailles, avait pris la sage décision de refuser l’implantation d’un McDonald’s sur la piazza del Duomo (eh, oui, c’est là qu’il y a de l’affluence !), la multinationale américaine a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Florence.
Dénonçant une « injustice manifeste », la firme réclame 19,8 millions de dollars (17,8 millions d’euros) de dommages-intérêts, rapporte le Wall Street Journal.
Si pour l’instant, la bataille aura lieu devant un tribunal italien, demain, avec les accords CETA et TTIP/TAFTA, ce genre de cas risque d’être tranché à l’avenir par des Cours d’arbitrages privés pour qui il s’agira avant tout de défendre, non pas les Etats ou les collectivités territoriales soucieux de leur patrimoine historique et culturel, mais l’intérêt sacro-saint des « investisseurs ».
Pour comprendre leurs arguments, voici quelques paragraphes de l’article de La Tribune.
En juillet dernier, la chaîne de fast-food a déposé une demande de dérogation auprès de la mairie, qui a adopté un règlement en janvier 2016 visant à protéger le patrimoine du centre historique, afin d’ouvrir un restaurant sur la place de la cathédrale Duomo, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Pour proposer ses burgers aux 3 millions de touristes qui visitent le Doumo tous les ans, le fast-food s’était engagé à revoir son modèle mondialement exporté. Il prévoyait notamment d’utiliser 80 % de produits locaux et de servir à table, « ce qui fait du McDonald’s un restaurant comme un autre », selon la firme américaine citée par Firenze Today. En effet, afin de privilégier les produits locaux, la mairie interdit l’installation des restaurants utilisant des produits précuits et surgelés.
Même remanié, le maire de Florence Dario Nardella s’est opposé au projet, rapporte Le Monde. « Ce n’est pas cohérent avec la bataille que nous menons depuis des années contre les fast-foods et les supérettes pour la sauvegarde de la tradition et de l’identité de la ville. »
Selon le Wall Street Journal, 24.000 florentins avaient signé une pétition contre l’installation du fast-food sur la piazza del Duomo. Un pique-nique géant avait été organisé sur la place pour promouvoir les produits locaux.
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Comprendre les enjeux du CETA
# BONIN Stéphane
• 07/11/2016 - 17:45
Mc Donald, le mépris du respect des monuments historiques, le mépris clair et net des Américains pour ce qui est "des anciens mondes" . Ceci dit, Quick ou KFC en auraient peut-être fait de même (?).
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