Lundi 25 novembre, le ministre des Finances belge Koen Geens a présenté son projet de loi de réforme bancaire aux membres du gouvernement. Il sera examiné et soumis au vote au Parlement dans les semaines qui viennent.
En suivant les conseils de la Banque nationale de Belgique (BNB), le projet, suivant en cela les mauvais exemples français et allemand, n’est pas du tout à la hauteur des dangers d’un nouveau krach financier qui menace structurellement les dépôts et l’épargne des Belges :
Ce n’est pas une réforme. En suivant le rapport Liikanen, Geens et la BNB cherchent à préserver le modèle de « banque universelle » mis en place au niveau mondial après l’abrogation du Glass-Steagall Act aux Etats-Unis en 1999 et abrogé en Europe en 1993. Ce qu’il faut, c’est rétablir un système de banques dédiées, car le soi-disant modèle de banque universelle est un super concentré de conflits d’intérêts. Le métier de la banque commerciale en charge du crédit et de la gestion de l’épargne, c’est de fuir à tout prix le même risque qui fait tellement le bonheur des banques d’affaires !
Cela ne protège pas les dépôts et l’épargne. Cantonner les activités spéculatives dans une filiale d’une banque ne les protège pas. En cas de pertes massives de la partie banque d’affaires, la partie banque commerciale restera juridiquement redevable pour assumer les pertes. Imposer des capitalisations spécifiques à chaque filiale ne servira à rien, tant qu’il n’existera pas une séparation stricte. Pour mémoire : la plupart des banques américaines, avant de sombrer lors du krach de 1929, bénéficiaient d’un cantonnement semblable à celui proposé par Geens ! On en a vu l’efficacité ! La BNB a sans doute oublié d’en informer le ministre…
C’est une manœuvre des banques. L’économiste Eric de Keuleneer, banquier et professeur à la Solvay Business School, a parfaitement raison lorsqu’il constate dans La Libre Belgique du 26 novembre que
« le lobby bancaire s’organise très efficacement et d’une manière internationale. Et même si la Belgique n’est pas un grand enjeu, les grandes banques veulent surtout éviter un précédent. Et si un pays, même un petit pays comme la Belgique, appliquait une réforme de ce genre et qu’elle donne de bons résultats, cela pourrait être un exemple pour les autres. Je crois que le lobby bancaire fait de très grosses pressions. »
Ce tract est disponible sur le site d’Agora Erasmus
Envoyez le au plus vite à vos élus !
Signer la pétition pour un nouveau Glass-Steagall sur le site scinderlesbanques.be
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