Quelques semaines à peine après le scandale fiscal impliquant le nouveau chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et les grands groupes européens, le Parlement européen a approuvé, le 25 novembre, son « plan d’investissement » de « 315 milliards d’euros ».
Ce plan n’est bien évidemment que de la poudre aux yeux.
Sur les 21 milliards que doit fournir l’UE comme capital de départ à un nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), 16 seront prélevés sur le budget existant, c’est-à-dire au détriment d’autres investissements prévus, et 5 milliards seront fournis par la Banque européenne d’investissement (BEI). Le reste, soit la coquette somme de 294 milliards, doit être apporté par des investisseurs privés.
Lors d’une conférence de presse le 26 novembre, le vice-Président de la Commission chargé de l’Emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité, Jyrki Katainen, a avoué que ce nouveau mirage avait été concocté avec la complicité de la City de Londres. Il a affirmé sans sourciller avoir « rencontré des banquiers d’affaires à Londres qui [m]’ont dit que beaucoup de liquidités sont disponibles » à des fins d’investissement. Cependant, a-t-il poursuivi, « ils doivent en savoir plus sur les projets » qu’on leur demande de financer.
Pourtant, la BEI a déjà fourni une liste de projets, « choisis en fonction de leur mérite » et non pas répartis de manière égale entre les pays membres. Pour les pays qui contribueraient plus d’argent au fonds, la somme ne sera pas comptabilisée dans leur déficit, bien qu’elle puisse servir entièrement à des projets situés dans d’autres pays. Par contre, si un gouvernement national décide de financer ses propres projets, alors cet argent sera comptabilisé dans le déficit !
Hoyer, un ancien homme politique du FDP allemand, fait valoir que les investissements potentiels doivent être « viables » du point de vue économique. Les petits projets dans des régions fortement développées, a-t-il expliqué, seront plus attirants pour les investisseurs privés alors que de « très grands projets » ou des projets dans des zones éloignées seront plus risqués et moins rentables. Donc, selon une logique qui ressemble fortement à celle de la Banque mondiale, on développe ceux qui le sont déjà et aux diable les autres !
Par ailleurs, Katainen a souligné que l’EFSI s’efforcera de garder une notation AAA, ce qui exclut d’office des investissements à plus haut risque. Selon le Süddeutsche Zeitung, cela pourrait se faire en fournissant une garantie publique pour ces investissements.
Voilà un plan qui ne risque pas de diminuer les inégalités au sein de la zone euro.
Et voilà pourquoi la France doit sortir de l’UE et de la zone euro, pour se joindre immédiatement aux BRICS !
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