Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan Mendez, a déclaré suite à la publication du rapport du Sénat américain sur la torture qu’il souhaite qu’une dynamique se mette en place en vue d’amener les responsables devant la justice.
Chaque acte de torture doit être investigué, a-t-il déclaré, ajoutant que « les Nations unies ne vont pas accepter ’’non’’ comme réponse ».
La publication du rapport plus tôt cette semaine a déjà forcé l’ancien président polonais Aleksander Kwasniewski à reconnaître que la Pologne avait accueilli sur son territoire une prison secrète, tout en prétendant que les responsables polonais ne savaient pas que des actes de torture y étaient commis. Mendez a insisté pour que tous les pays qui ont été complices des agissements de la CIA mènent leur propre enquête approfondie.
Il a déclaré à la chaîne médiatique Russia Today :
Je pense que la Pologne n’est pas la seule, que plusieurs pays ont coopéré dans cette pratique immorale, injuste et illégale. Tous les pays ont la responsabilité d’enquêter et d’avouer ces crimes. Il est plutôt difficile de croire que le président de la Pologne (il a reconnu avoir permis l’usage de centres de détention secrets pour des « restitutions extraordinaires »), lorsqu’il affirme qu’il ne savait pas que la torture y était pratiquée. Mais pourquoi donc quelqu’un serait-il amené dans un centre de détention secret si ce n’est pour y être torturé ?
Plusieurs responsables de l’ONU et associations de défense des droits de l’Homme à travers le monde ont fait part de leur indignation. Le département de la Justice affirme pourtant qu’il ne peut entreprendre aucune mesure judiciaire sur la base du rapport, malgré les multiples appels de l’ONU en ce sens.
A la question de Russia Today, qui lui demandait s’il allait continuer à exiger des poursuites, Mendez a répondu que toutes les commissions et institutions de l’ONU responsables de la lutte pour les droits de l’Homme ont toujours insisté qu’il y a, selon le cadre légal international s’appliquant à la torture, « une obligation d’enquête, de poursuite et de punition pour chaque acte de torture sans exception. Nous allons continuer à insister là-dessus. »
Mendez a rappelé que s’il est vrai qu’il n’y a pas eu de poursuites depuis un long moment, depuis celles qui ont eu lieu en Amérique latine lorsque des pratiques de ce genre y ont été révélées, il espère qu’un phénomène similaire se mettra en place aux Etats-Unis, suite à la publication du rapport.
La balle est désormais clairement dans le camp du gouvernement Obama.
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