Suite à l’échec de la conférence de Genève II sur la Syrie, les plans de guerre se multiplient à nouveau pour renverser le régime de Bachar el-Assad.
Alors que le Président Barack Obama se prépare à se rendre en Arabie Saoudite en mars prochain, les Saoudiens cherchent à donner l’impression qu’ils sont de nouveau en phase avec Washington, afin de faciliter le plaidoyer que prévoit faire le roi Abdullah en faveur d’un changement de régime lors de sa rencontre avec le président américain.
Une tentative de réorganisation de l’opposition en Syrie est également en cours, pour fusionner les combattants islamistes « modérés », selon la terminologie saoudienne, avec l’Armée syrienne libre.
Au cours de la semaine dernière, d’importantes rencontres ont eu lieu pour mettre en place cette stratégie. David Ignatius rapportait le 18 février dans le Washington Post que plusieurs responsables des milieux du renseignement au Moyen-Orient, dont les chefs des services secrets turcs, jordaniens, qataris et d’autres pays alliés de la région, étaient à Washington pour des réunions confidentielles avec la Conseillère à la sécurité nationale Susan Rice, pour discuter de la situation en Syrie.
Le principal visiteur était le Prince Mohammed bin-Nayef, le ministre saoudien de l’Intérieur, qui a maintenant remplacé le Prince Bandar comme chef des opérations spéciales saoudiennes en Syrie. Ce dernier, qui a entretenu et armé les factions les plus extrémistes de la rébellion en Syrie, a perdu une part considérable de son influence au cours des derniers mois. Le Front al-Nousra, étroitement lié à al Qaïda, et l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) seraient désormais écartés des livraisons d’armes à l’intention des rebelles, au profit des forces soi-disant moins radicales. Le Wall Street Journal rapporte que le Prince bin-Nayef est proche du secrétaire d’Etat américain John Kerry et du chef de la CIA John Brennan, qui avait rencontré le Prince la première fois en 1999 lors d’une tournée en tant que directeur du bureau saoudien.
Une autre réunion a eu lieu la semaine dernière à Gaziantep, en Turquie, près de la frontière syrienne, à laquelle ont participé 30 des principaux dirigeants de l’Armée syrienne libre. La réunion, coordonnée avec Washington a conduit à une réorganisation du commandement de l’ASL. Le général Salim Idriss, proche du Qatar selon le Washington Post, a été remplacé par le général al-Bashir, plus proche des Saoudiens, opérant depuis Quneitra dans le sud de la Syrie.
Un message, un commentaire ?