C’est la question que se posent plusieurs organes de presse outre-Atlantique. Alors que les Etats-Unis consacrent plus de la moitié de leur production de maïs à la production de biocarburants et se nourrissent grâce à des importations en provenance de pays à bas salaire, l’administration Obama a décidé de réduire de 5 milliards de dollars le budget de 2014 des coupons alimentaires (food stamps) dont dépendent les plus démunis.
S’ils étaient 25 millions en 2006 et 37 millions en 2010, leur nombre atteint 48 millions aujourd’hui ! Rappelons que le salaire annuel médian des ménages américains éligibles à cette aide est de 11 000 dollars !
Obama a affirmé à maintes occasions que des « surplus de trésorerie » pouvaient être dégagés dans ce programme et transférés pour éviter les coupes budgétaires dans d’autres secteurs (dont la santé et l’éducation). Selon lui, la « reprise » économique dont il est l’auteur permettrait de faire baisser le nombre total de bénéficiaires ! Seulement, en ce qui concerne la relance, on reste sur la faim (c’est le cas de le dire), à part les traders et banques d’affaires qui n’ont jamais disposé d’autant d’argent bon marché pour spéculer.
De nombreux responsables des banques alimentaires prédisent des conséquences catastrophiques : Ross Fraser de Feeding America, la plus grande association charitable du pays, estime qu’une coupe de 5 milliards de dollars équivaut à 2 milliards de repas en moins pour les familles les plus pauvres au cours des 12 prochains mois, alors que la demande d’aide alimentaire explose.
Comme l’a expliqué Ross à la chaîne télé CBS News, les bénéficiaires des coupons alimentaires arrivent à cours de fonds dès la troisième semaine du mois, même si la moitié d’entre eux ont un emploi. Les parents se privent souvent de repas pour être en mesure de nourrir leurs enfants.
Malgré le fait que ces coupes ont été ordonnées par Obama, les Républicains ne sont pas en reste. Certains d’entre eux exigent, dans le contexte des négociations sur le financement de l’agriculture pour la prochaine décennie, des coupes supplémentaires de 39 milliards de dollars (sur 10 ans) dans le même programme. Les démocrates, qui contrôlent le Sénat, proposent de couper « seulement » 4 milliards...
Pour conclure, soulignons qu’aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, ce type d’aide (des coupons permettant d’acheter la production nationale) est considéré comme une subvention indue à la production nationale et donc contraire aux dogmes du libre-échange supposés nous conduire au bien-être de l’humanité. La décision récente de l’UE de supprimer l’aide alimentaire aux plus démunis et celle que vient de prendre Obama s’inscrivent dans la perspective d’un accord de libre-échange transatlantique (TTIP).
# petite souris
• 08/11/2013 - 12:58
..............et on nous serine que les stètes sont le plus grand pays du monde dans tous les domaines !!!
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