Candidat à l’investiture présidentielle du Parti démocrate, Martin O’Malley, ancien gouverneur du Maryland, vient de publier un Livre blanc de 10 pages, intitulé Protéger le rêve américain d’un nouveau krach de Wall Street. Il y élabore davantage sa promesse de rétablir le Glass-Steagall une fois élu Président, et de prendre des mesures décisives pour entraver la corruption, par les géants de Wall Street, du Congrès et divers organismes de régulation.
O’Malley a aussi publié le 9 juillet une lettre ouverte aux mégabanques, dans laquelle il réaffirme son soutien à l’adoption de Glass-Steagall et aux réformes structurelles des banques. Il existe près de 6500 banques aux Etats-Unis, rappelle-t-il, dont la grande majorité cherche à servir la population, mais « 29 d’entre elles comptent plus de 100 milliards de dollars d’actifs et quatre ont à elles seules plus de 1000 milliards de dollars d’actifs. Les activités illégales, irresponsables et à haut risque de ces mégabanques sont la cause principale du krach de 2008, qui a provoqué la pire récession depuis la Grande dépression et a coûté entre 14 000 et 22 000 milliards de dollars à l’économie américaine, selon les estimations. »
A ceux qui disent que réformer le système est « anti capitaliste », O’Malley répond :
Le comportement irresponsable de [leurs] mégabanques n’est pas capitaliste, il en est l’antithèse. Le vrai capitalisme exige une concurrence équitable où tout le monde joue suivant les mêmes règles
Or, aujourd’hui, les actifs des mégabanques s’élèvent à près de 65 % du PIB, et la faillite d’une seule d’entre elles suffirait « à couler l’ensemble de l’économie américaine ».
A cause de cette menace potentielle, leurs dirigeants échappent aux poursuites, même en cas de conflit d’intérêt et d’activité criminelle ; et ils se sont malgré tout accordés des bonus extravagants.
O’Malley termine par un défi :
Voilà les mauvaises nouvelles – pour vous. En tant que Président, je n’ai pas l’intention d’abandonner la lutte. Je travaillerai inlassablement à éliminer le danger unique posé par une poignée de banques trop grosses pour sombrer. Et en ce faisant, j’introduirai un véritable contrôle contraignant et une véritable supervision au gouvernement fédéral (...) pour qu’elles commencent à faire le travail que les Américains attendent d’elles et cessent de rester les bras croisés.
Si vous et vos mégabanques – que nous, les contribuables américains, avons sauvés – veulent que soit restaurée la confiance en votre leadership, il faut commencer par dire deux choses : "nous regrettons" et "merci".
Il faut rappeler aussi que quatre sénateurs américains ont pris l’initiative le 9 juillet de redéposer la proposition de loi prévoyant le rétablissement de la séparation bancaire, dont le pendant à la Chambre compte déjà 62 parrains. Ils ouvrent ainsi la voie à une solution à l’effondrement du système financier transatlantique, dont l’insistance européenne à imposer l’austérité n’est qu’un aspect.
Lyndon LaRouche s’est réjoui de cette initiative, faisant remarquer que Wall Street est de facto en faillite et que l’adoption du Glass-Staegall lui infligerait le coup de grâce. Selon lui, d’importants membres du Sénat savent qu’en l’absence d’un tel nettoyage du système financier, toute l’économie s’effondrera. Mettre le Glass-Steagall à l’ordre du jour, a-t-il poursuivi, aura un effet électrisant dans le pays, tout en provoquant la panique à Wall Street.
Glass-Steagall : un débat qui prend de l’ampleur
Les soutiens à la nouvelle proposition des quatre sénateurs américains en faveur de Glass-Steagall sont nombreux, sans parler des effort du candidat démocrate à l’investiture présidentielle Martin O’Malley, qui a placé la séparation bancaire au centre de sa campagne.
- Richard Trumka, le secrétaire général de l’AFL-CIO (la plus grande organisation syndicale du pays), a déclaré dans un communiqué : « Nous applaudissons la réintroduction de la Loi Glass-Steagall du 21e siècle, qui aidera à rétablir notre économie en déséquilibre afin qu’elle bénéficie aux familles ouvrières. (…) Il est temps de changer les règles et de bloquer les lacunes permettant aux mégabanques de Wall Street de profiter de cette situation et d’accroître leur pouvoir politique. »
- Le Congrès national annuel de la LULAC (Ligue unitaire des citoyens américains d’Amérique latine), la plus grande association de défense des droits civiques des hispanophones vivant aux Etats-Unis, a adopté une résolution soutenant les deux propositions de loi à la Chambre et au Sénat.
- L’association Americans for Financial Reform (AFR), qui regroupe un grand nombre d’associations nationales et régionales, a aussitôt soutenu l’initiative des sénateurs pour « rétablir la division historique entre les banques traditionnelles (ou commerciales) et le casino financier du trading et de la spéculation ».
- L’association Public Citizen, qui a collecté l’an dernier plus de 700 000 signatures en faveur de Glass-Steagall, a accueilli « avec enthousiasme » l’initiative des sénateurs.
# Eric
• 15/07/2015 - 21:09
"Le vrai capitalisme exige une concurrence équitable où tout le monde joue suivant les mêmes règles."
La véritable économie n’est pas le capitalisme, car le capitalisme, quelles que soient ses variantes, aliène et exploite les travailleurs. Par ailleurs, contrairement à ce que dit la propagande des médias, la libre entreprise n’existe pas au sein du capitalisme puisque les fins et les moyens de production sont accaparés par une minorité d’individus cupides et impitoyables. En revanche, dans une économie communiste au sens étymologique du terme (le contraire du bolchevisme) les salariés sont les maîtres des fins et des moyens de la production. L’environnementicide obsolescence programmée est alors bannie ainsi que la surproduction, le recyclage n’est plus un rêve et les écarts de salaires sont minimes.
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