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- Face à la mobilisation des maires ruraux, les autorités ont cru bon de protéger l’Assemblée nationale par des centaines de gendarmes et CRS armés jusqu’aux dents (face à ces possibles casseurs que seraient les maires ruraux !).
- Crédit : Association des maires de France
Par Michel Terreaux,
maire de Lembras (Dordogne)
Le 24 juin 2015, plus de 1000 maires ruraux (500 selon la Police) ont manifesté à Paris contre la nouvelle organisation territoriale (loi NOTRe) devant l’Assemblée nationale, puisque l’entrée leur en avait été interdite.
Face à cette mobilisation, les autorités ont cru bon de fermer les portes et de protéger le bâtiment par des centaines de gendarmes et CRS armés jusqu’aux dents (face à ces possibles casseurs que seraient les maires ruraux !).
C’est dire les difficultés de nos députés à accepter un dialogue sur le fond et à entendre la parole des élus ruraux face à la loi NOTRe ; puisque c’est d’elle qu’il s’agit et de ses conséquences dramatiques pour l’ensemble des citoyens ruraux (et ils sont nombreux : 33 % de la population et 70 % du territoire).
La loi NOTRe, c’est la mort et la disparition programmées des communes rurales (moins de 3500 habitants). Mais pas question de supprimer les communes, nous dit-on en haut lieu ! Hypocrisie, car le but de la loi NOTRe n’est ni plus ni moins que de dépouiller, de déposséder les communes de toutes leurs compétences, de tous les textes, de toutes les règles ou de tous les pouvoirs institués par la loi, au profit des Communautés de communes et communautés d’agglomération.
On élimine un échelon, l’échelon communal, au profit d’une structure qui n’est même pas une collectivité territoriale.
Mme Lebranchu a reçu ce 24 juin une délégation. Nous a-t-elle écoutés ? Nous a-t-elle entendus ? Apparemment non !
On nous dit que seule la dimension de l’intercommunalité serait en mesure de dynamiser les territoires ruraux et de porter des projets de développement collectifs... C’est faux ! Car il faut des moyens, et des moyens, il n’y en a généralement plus compte tenu de leur « folie des grandeurs » (des communautés de communes). Les caisses sont vides.
Les maires ruraux ont une tout autre approche de la gestion des deniers publics. La réforme NOTRe coûtera en réalité aux contribuables au moins trois fois plus cher que l’organisation actuelle des communes !
La commune doit rester l’échelon de proximité, de solidarité et de citoyenneté, c’est-à-dire tout ce qui fait le ressort de la démocratie de notre pays.
C’est ce que la technostructure administrative et politique veut nous confisquer et nos députés restent passifs, les bras croisés. Ils n’ont rien compris, sauf à préserver leur petit confort personnel et les maires ruraux ne l’oublieront pas.
Et que dire de la suppression de la clause générale de compétences et de l’élection des délégués communautaires au suffrage universel ?
Autant de sujets qui ont été évoqués, développés auprès des nombreux médias présents ce jour-là.
Qu’en est-il ressorti ? Rien, moins que rien. Des médias ligotés, bâillonnés ou achetés.
On nous parle du pays des droits de l’homme, de la liberté d’expression, mais où est la liberté ? Où est l’information ? Pour la désinformation, on sait où elle se trouve !
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