Les jours heureux , un film de Gilles Perret. Sortie nationale le 6 novembre.
Il faut aller voir « Les jours heureux ». D’abord parce que par ces temps de pessimisme et d’atonie, comprendre que ce qui fait le bonheur n’est pas une accumulation dérisoire de possessions. C’est le combat entre amis et camarades pour un monde meilleur qui est un repère essentiel pour nous rendre vivants.
Les jours heureux, c’est le programme du Conseil national de la résistance (CNR) dont Gilles Perret nous montre la naissance. La naissance portée par des résistants communistes et socialistes, mais aussi par des démocrates chrétiens et une droite populaire et sociale. Et voilà tout à coup que nous parlent de vieux messieurs depuis le plateau des Glières, en mai 2010, Léon Landini, Charles Paperon [1], Stéphane Hessel et Raymond Aubrac, si jeunes les idées et engagements qu’ils portent et nous transmettent. Et ne se faisant pas de cadeaux : Léon et Charles interpellent Stéphane, lui intimant qu’aujourd’hui comme hier s’indigner ne suffit pas mais qu’il faut agir, et qu’un être humain témoigne de son humanité par ce qu’il apporte à ses semblables.
Héros ? Cela fait rire Léon Landini : « Si on avait dit à mes copains que j’étais un héros, ils auraient éclaté de rire. Au FTP-MOI, nous savions que nous devions nous battre pour un monde meilleur, et que ce monde devait advenir. C’était naturel ». Gilles Perret interroge les Apparu, Bayrou, Copé, Dupont-Aignan et Mélenchon d’aujourd’hui, et même si ces deux derniers s’en tirent mieux que les autres, quel gouffre avec leurs prédécesseurs !
Et voilà l’historien Laurent Douzou qui nous glisse : « Le centre de gravité de la Résistance, entre 40 et 44, a considérablement glissé vers la gauche. De sorte que des gens qui sont de famille de droite, mais qui sont en 44 à la négociation, sont des gens qui sont beaucoup plus à gauche que beaucoup de nos gens de gauche d’aujourd’hui ».
Oui, il faut aller voir Les jours heureux , non pas pour subir une leçon, mais pour voir à l’oeuvre ce qui a permis que nous soyons ce que nous sommes, et pour porter nous-mêmes plus loin cet esprit, à un moment de notre histoire où doit se lever une nouvelle Résistance contre ce féodalisme financier que dénonçait hier le CNR et qui relève aujourd’hui la tête. Paperon, Landini, Hessel et Aubrac nous parlent. Ils ne seront jamais morts.
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[1] Charles Paperon sera l’invité d’honneur de notre grande réunion publique du 16 novembre à Paris.
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