Deux litres d’eau par personne et par jour pour une durée de cinq jours, des réserves de nourriture pour dix jours, suffisamment de sources d’énergie et d’argent liquide…
Le plan de défense civile que le gouvernement fédéral allemand s’apprête à présenter mercredi en conseil des ministres a des relents de Guerre froide. Le dernier plan de ce type est resté en vigueur jusqu’en 1989.
Etre autonome pendant dix jours
Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui a révélé ce projet, le document, long de 69 pages, envisage en détail les mesures à adopter pour faire face à une catastrophe de grande ampleur. « La population doit pouvoir être autonome pendant une durée de dix jours avant l’arrivée des secours », stipule le texte, qui rappelle la nécessité pour l’Etat de prendre un certain nombre de mesures.
Soit d’élaborer un système d’alarme fiable à l’échelle nationale, d’augmenter les réserves d’essence, de vaccins, d’antibiotiques et de tablettes d’iodure de potassium, de renforcer la sécurité des bâtiments ou encore d’installer des zones de décontamination devant les hôpitaux pour y soigner les blessés en urgence.
Pour le quotidien suisse Le Temps, ce plan de catastrophe « n’est pas lié aux attaques terroristes de la fin juillet. Il est plutôt une réponse aux attentats du 11 septembre 2001 » aux Etats-Unis, ainsi qu’aux crues dévastatrices de l’Elbe en août 2002. « Depuis, on peut également mieux apprécier les conséquences du réchauffement climatique », ajoute le quotidien Süddeutsche Zeitung sans piper mot de la menace que fait peser sur le pays la faillite imminente de la Deutsche Bank.
Prévoir un événement menaçant
Une attaque de l’Allemagne appelant une défense de type conventionnelle est peu vraisemblable, précise le texte qu’a préparé le ministère de la Défense. Pour autant, il est nécessaire de se préparer en vue d’un événement menaçant qu’on ne peut définitivement exclure pour l’avenir.
Dans un livre blanc publié à la mi-juillet, les autorités allemandes pointaient en particulier la menace potentielle que constitue la Russie, qui « remet ouvertement en question la paix en Europe », notamment après l’annexion de la Crimée. Le FAZ cite également le risque de « conflits hybrides », attaque informatique ou sabotage, combinés ou non avec l’usage d’armes de destruction massive.
Le texte allemand avait été commandé en 2012 par la commission budgétaire du Bundestag. Son élaboration aura donc duré quatre ans.
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