Lors de la session annuelle de la Conférence consultative du peuple chinois (CCPC), des responsables du programme spatial chinois, qui ont le statut de délégué à cette assemblée, ont présenté leurs plans pour le développement d’infrastructures en orbite terrestre ainsi que pour l’exploration spatiale pour les années à venir.
Le prochain pas dans le développement des capacités du pays en vue d’un programme habité en orbite terrestre sera le lancement et la maintenance de la future station spatiale chinoise Tiangong-3 (ou tout simplement Tiangong, Palais céleste), qui devrait être opérationnelle en 2020, l’année où la Station spatiale internationale (ISS) devrait arriver en fin de mission.
Zhang Bonan, chef de projet pour la station spatiale chinoise, a expliqué au Quotidien du peuple qu’aux environs de 2016, la Chine prévoit lancer un vaisseau cargo, « Tianzhou » (vaisseau céleste), qui pourra s’arrimer automatiquement à une station spatiale et ramener les déchets pour une désintégration en orbite, à l’image de l’ATV, le véhicule de transfert automatique de l’ESA qui a desservi l’ISS depuis quelques années.
Le cargo Tianzhou pourra d’abord s’exercer sur le laboratoire spatial de deuxième génération Tiangong-2, qui doit être lancé d’ici peu et prendre le relais de Tiangong-1, qui est déjà en orbite et dont la mission doit se terminer en 2014. Tiangong-2 aura une durée de vie de deux ans, jusqu’à ce que ne débute la construction de la véritable station spatiale, qui aura elle une durée de vie de 10 ans. Cette dernière sera constituée de plusieurs modules, dont deux laboratoires et un noyau central, auquel pourront s’arrimer simultanément un vaisseau cargo Tianzhou et un vaisseau habité Shenzhou (voir figure).
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- La future station spatiale chinoise
- Tiangong-3, ou tout simplement Tiangong (Palais céleste), est la future station spatiale chinoise, dont la construction doit débuter d’ici quelques années et se terminer en 2020. Sa durée de vie devrait être de dix ans, et son accès devrait être ouvert à la communauté internationale.
Afin de se familiariser avec les opérations complexes en orbite, la Chine entend lancer dès cette année une navette spatiale, Yuanzheng-1, qui prendra son envol en tant que deuxième étage d’une fusée Long March. Elle sera dotée de son propre système de propulsion, et pourra livrer plusieurs engins spatiaux en différents endroits sur orbite. Ses missions pourront durer jusqu’à 6 heures et demi.
Pour ce qui concerne la Lune, les Chinois ont décidé de maintenir la cadence malgré le problème rencontré par Lapin de Jade, et même de prendre un peu plus de risques. Ye Peijia, un haut responsable de la CCPC, a annoncé que la prochaine mission, Chang’e 4, ne serait pas une réplique de l’actuelle Chang’e 3 comme il était prévu à l’origine, mais une répétition en vue de la mission Chang’e 5 prévue pour 2017, celle qui doit ramener des échantillons de sol lunaire sur Terre.
Ye a également fait l’annonce suivante, étonnante pour une assemblée politique :
Nous prévoyons l’envoi d’une mission habitée vers la Lune. La Terre est notre berceau, et l’humanité finira bien par en sortir un jour. La Lune est ce qu’il y a de plus proche : si nous ne pouvons pas nous y poser, où d’autre pouvons-nous aller ?
Quant à Zhang Bonan, il a ajouté :
L’exploration est l’objectif ultime des êtres humains. Si nous ne pouvons pas surmonter les obstacles technologiques, l’avenir de l’humanité sera sombre. Le futur est dans les cieux. Nous connaissons si peu de la Voie lactée, et le reste de l’univers est encore plus vaste. Ce sont les choses inconnues qui poussent les hommes à vouloir explorer.
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