Une délégation de la Commission du Parlement européen chargée d’évaluer l’impact des politiques d’austérité de la Troïka (UE, BCE et FMI) sur les pays en crise, s’est rendue en Irlande, au Portugal et à Chypre. Du 30 au 31 janvier, elle rencontre des responsables politiques en Grèce. L’enquête est menée par le démocrate-chrétien autrichien Othmar Karas, du groupe Parti populaire européen, et l’eurodéputé socialiste français Liem Hoang-Ngoc.
Si le peuple grec est descendu dans la rue à plusieurs reprises depuis 2010 pour protester contre les coupes dans les retraites et les salaires, ainsi que la détérioration des services de santé et sociaux suite aux mesures d’austérité, c’est surtout le bilan calamiteux économique et financier des politiques de la Troïka qui inquiète les députés européens.
Selon Eurostat, la croissance économique de la Grèce a été négative durant six années consécutives et a touché le fond en 2011 avec un recul du PIB de -7,1%. La croissance moyenne était de 2,9% entre 1994 et 2009, donc les prévisions de 2,9% pour 2015 pourraient marquer un retour à la normale, mais après des années difficiles. En 2014, une hausse de 0,6% du PIB est prévue.
Le taux de chômage, quant à lui, devrait rester autour des 25% pour les deux prochaines années. Il était de 12,6% en 2010 lorsque la Grèce a demandé de l’aide. Ainsi, si la dette publique grecque était d’en moyenne 104% du PIB entre 1994 et 2009 et a atteint 148,3% en 2010, l’austérité semble avoir empiré la situation durant l’année où la Grèce a demandé de l’aide à l’Union européenne. Selon les prévisions de la Commission européenne, la dette publique pourrait atteindre 176,2% du PIB en 2013 et retomber à 170,9% en 2015.
Mais les députés se rendent également compte (enfin !) que l’UE est devenue un objet de haine et de rejet. Pour inverser la tendance,
les institutions européennes ont besoin de plus de transparence et de légitimité démocratique,
a dit M. Karas lors d’une conférence de presse à Athènes. « La Troïka est un produit de la crise, c’est une solution par intérim, il faut trouver un nouvel instrument pour aider les pays » et « créer la solidarité » en Europe, a-t-il précisé.
Critiquant les répercussions des politiques de rigueur imposées « sans base légale » et sans « débat démocratique » aux pays ayant bénéficié des prêts de la zone euro et du FMI, l’eurodéputé français du parti socialiste Liem Hoang-Ngoc est allé beaucoup plus loin dans la critique :
Le temps de la Troïka est fini, elle doit être démantelée et remplacée par un mécanisme démocratiquement contrôlé », car « l’action de la troïka est généralement négative aujourd’hui (...) Une restructuration de la dette permettrait à la Grèce d’avoir plus de marge de manœuvre.
Dans le même registre que les accusations dévastatrices lancées par Mme Helga Zepp-LaRouche dans sa Déclaration d’indépendance des nations européennes, M. Hoan-Ngoc affirme que « La Commission européenne n’avait pas le mandat d’imposer des politiques économiques avec le pistolet sur la tempe ».
Le Finlandais Nils Torvalds, du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, a cependant assuré le contraire. M. Karas a voulu tempérer en soulignant que l’enquête sur la Troïka, dont le rapport final sera prêt d’ici mars, vise à trouver « des compromis » et à « ouvrir le débat sur ce sujet ». Mieux vaut tard que jamais !
# petite souris
• 31/01/2014 - 20:17
la Troika n’est pas un produit de la crise
la Troika est l’instrument qui provoque la crise
..........nuance !!!!!!!!!
Répondre à ce message