Ce dimanche 7 octobre 2012, la banque « éthique et durable » Triodos Belgique organisait à Louvain-la-Neuve une journée ouverte au public pour y présenter ses activités, 1200 personnes sont venues, en grande majorité des clients et ceux qui s’intéressent à la « banque éthique et durable ».
L’évènement principal fut un débat sur la réforme bancaire auquel participèrent Eric De Keuleneer, professeur à la Solvay Brussels School of Economics, Philippe Lamberts, député européen du parti ECOLO – Belgique et le directeur général de la banque Triodos Belgique, Olivier Marquet. Ces orateurs sont connus pour soutenir l’idée du Glass-Steagall, une séparation stricte entre banques de dépôt et banques d’affaires. [1], une approche de plus en plus défendu par l’équipe gouvernementale belge autour du Premier ministre Elio di Rupo.
Quatre militants d’Agora Erasmus, étaient présents pour transformer ces discussions, certes utiles et intéressantes, en action concrète : soutenir personnellement « l’appel à un Glass-Steagall global » initié par Helga Zepp-LaRouche et Jacques Cheminade.
Nous exhibions des pancartes : « Signez notre appel pour couper les banques en deux ! », avec l’illustration, publiée il y a un an par le magazine Trends-Tendance, d’une banque coupée en deux par une hache, séparant ainsi épargne et spéculation.
Très vite notre démarche est entrée en résonance avec ces différentes personnes, curieuses de discuter avec nous, de plus en plus conscientes de la corruption du système financier et du débat sur la séparation des banques. Les signatures ont commencé à pleuvoir, spontanées ou en prenant le temps de lire attentivement et à la fin de la journée, après de nombreuses conversations passionnantes, c’est finalement 50 signatures que nous avons recueilli.
A l’intérieur, le modérateur du débat, l’auteur et journaliste John Vandaele, a introduit la table ronde en rappelant les dernières années de cette crise toujours pas résolue, les différentes solutions proposées comme par exemple le récent rapport Liikanen, et l’idée de séparer les banques sur le principe de Glass-Steagall. Chacun des orateurs a donc rappelé sa préférence pour cette dernière alternative, qu’ils ont essentiellement défendue comme une protection des dépôts des activités de marché, et un moyen de réduire la taille des banques « too big to fail ». Hélas, pour tous le Glass-Steagall reste une bonne mesure de régulation sans pour autant devenir, comme nous le défendons ici, le premier pas d’une mise en faillite ordonnée du système et d’un retour à une politique de crédit public productif.
Sur l’Europe, Lamberts s’en est pris au lobbying des grandes banques contre toute tentative en ce sens, les banques préférant, même à reculons, des solutions à la Volckers ou Vickers, alors qu’aux États-Unis même Sandy Weil, l’ex-patron de Citigroup et tombeur du Glass-Steagall, s’y est converti.
Comme Elio di Rupo, Lamberts et Marquet ont aussi défendu l’idée que la Belgique ne doit pas attendre les autres et mener l’Europe dans cette direction, mais que cela nécessite aussi la pression des citoyens.
Durant les questions, Guillaume Dubost, le président d’Agora Erasmus est intervenu en rappelant le fait dramatique qu’en Belgique, des propositions de loi pour une réforme de type Glass-Steagall ont été déposées tant à la Chambre qu’au Sénat ; elles n’attendent plus que le vote de leurs représentants élus ! C’est donc aux citoyens de secouer leurs responsables politiques pour qu’elle soit adoptée au plus vite ! Mais surtout cette réforme doit être vue comme un levier pour finalement mettre en place un système de crédit, destiné à financer les grands projets nécessaires pour nos économies.
Olivier Marquet a mené le débat en rappelant l’excellente lettre du professeur Paul de Grauwe, professeur à la London School of Economics, qui encourage vivement le Premier ministre Elio di Rupo dans son intention déclarée de séparer strictement les banques en deux, tout en répondant aux arguments fallacieux qui pourraient lui être opposés.
Philippe Lamberts a confié aux militants d’Agora Erasmus d’être en désaccord avec Jacques Cheminade sur beaucoup d’aspects lors de la présidentielle française, mais que vu l’importance, il a décidé d’apporter sa signature pour l’appel en faveur d’un Glass-Steagall global. Très intéressé d’en apprendre plus sur la proposition HR 1489 de Marcy Kaptur, cosignés par 80 députés américains, il sait aussi qu’Obama est un obstacle majeur à cette réforme. En accord avec ces convictions, Olivier Marquet, directeur de la banque a lui aussi signé cet appel.
Vous aussi ! Signez l’appel à un Glass-Steagall global !
[1] Voir par exemple l’interview en 2011 d’Eric De Keuleneer à Nouvelle Solidarité, « Il faut au moins un double Glass-Steagall », et les propositions d’Olivier Marquet lors d’une table ronde organisée par la Fédération des entreprises de Belgique (FEB).
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