Au moment où le président égyptien Mohamed Morsi fut évincé de son poste, ce dernier était déjà en train de fomenter un coup pour verrouiller le pouvoir, révèle le 9 juillet le quotidien libanais Al-Akhbar, en citant des sources militaires égyptiennes. Nombre d’observateurs soulignent aujourd’hui que Morsi a voulu tenter contre son armée, le même coup de force que son ami et frère musulman, le turc Erdogan, avait mené contre l’armée turque voici quelques années.
Pourtant le chef de l’armée, le général al-Sisi, a été plutôt correct avec M.Morsi. Il avait offert au président égyptien son soutien, au cours des manifestations monstres du 30 juin qui ont rassemblé quelques 17 millions d’égyptiens, à condition qu’il calme le jeu et fasse preuve d’ouverture à l’égard de ce qui constitue une partie majeure du peuple égyptien !
A la surprise du général toutefois, lors d’un discours public le 26 juin, Morsi prit le parti de menacer ses opposants ainsi que les médias. Al-Sisi devait découvrir plus tard que le président avait dressé une liste des figures d’opposition et des médias qui devaient être arrêtées au moment même de son discours. Le chef de la Garde républicaine Zaki refusa d’agir et refila la liste à al-Sisi.
Morsi avait également pris contact avec Washington pour obtenir la démission d’al-Sisi et de plusieurs autres officiers supérieurs.
Suite à l’escalade du 26 juin, le général rencontra les membres du Conseil militaire suprême pour leur annoncer que les forces armées accorderaient au président une semaine supplémentaire pour reprendre le dialogue et éviter la violence, et intervenir avant que la situation ne se détériore davantage. Il mit l’armée sur un état d’alerte, notamment sur le Sinaï et l’Arish, et des directives spéciales furent données pour empêcher les djihadistes de s’infiltrer au Caire et dans d’autres grandes villes.
Morsi avait alors tenté de garder un pas d’avance sur l’armée en mettant sur écoute ses officiers supérieurs, mais ceci échoua lorsque l’armée les équipa de téléphones sécurisés. Les renseignements généraux réussirent pour leur part à intercepter des communications entre la présidence et les Frères musulmans, concernant un plan de congédiement d’al-Sisi et autres officiers supérieurs. Aussi, selon divers sources du monde arabe, les écoutes auraient révélé des contacts entre M. Morsi et l’internationale d’Al Qaëda, et d’éventuels déploiement de ces djihadistes en Egypte.
Morsi prit ensuite discrètement contact avec des collègues d’al-Sisi pour tenter de les soudoyer, en leur proposant son poste. Manque de peau, l’un d’eux en informa le général. Morsi approcha même l’ancien commandant suprême de l’armée Tantawi, qu’il avait congédié plus tôt, mais ce dernier lui refusa son soutien.
Au cours des 48 dernières heures avant le dénouement de la crise, al-Sisi envoya des enveloppes scellées à tous les officiers supérieurs, leur expliquant son plan d’action et leur mission. Chaque enveloppe fut livrée en main propre.
Al-Sisi écrivit alors son discours, qui ne fut prononcé que le 3 juillet, après que l’armée ait pris le contrôle de la capitale et déployé ses forces dans les zones sensibles. Le discours ne devait être diffusé que lorsqu’il aurait reçu un appel du commandement central l’assurant que tout était sous contrôle.
# petite souris
• 12/07/2013 - 16:08
.......... d’où l’utilisation, au début de la chute de Morsi, et, ce, par nos médias, du mot "coup d’état" par ceux qui en ont empêché un bien plus meurtrier pour leur pays et sa population ..........
CQFD
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