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Le « mantra Mackinder » derrière l’affrontement occidental avec la Russie

Entretien de Roger Moore, pour le compte du magazine Executive Intelligence Review (EIR), avec le sociologue Pino Alracchi, eurodéputé et ancien sénateur italien. Le professeur Arlacchi est également un expert sur le crime organisé. Il a dirigé l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime de Vienne (aujourd’hui l’UNODC). Cette dernière avait réussi, en 2001, à obtenir des Talibans alors au pouvoir en Afghanistan un arrêt presque complet de la production d’opium. En 2010 et 2011, en tant que rapporteur pour le Parlement européen, le Pr Arlacchi avait travaillé avec Viktor Ivanov, le chef du Service fédéral russe pour le contrôle des stupéfiants, à l’élaboration d’un plan conjoint entre la Russie et l’Europe pour l’élimination du trafic d’opium et d’héroïne. Ce plan a été ensuite annulé par la Commission européenne.

EIR : Dans vos interventions au cours de février dernier au Parlement européen, vous avez dit que l’UE commettait une erreur très grave et lourde de conséquences en traitant la Russie comme un ennemi, et il semble que ce soit toujours le cas. Pouvez-vous nous dire comment les choses ont évolué, étant donné que nous sommes à la veille d’un affrontement entre les Etats-Unis et l’Europe d’une part, et la Russie de l’autre ? Comment en sommes-nous arrivés là ?

Arlacchi : Je suis surpris et aussi horrifié par ce changement soudain d’orientation de la part de l’UE. Nous avons un partenariat avec la Russie dans le domaine de l’énergie et sous sommes aujourd’hui, enfin nous étions sur le point de négocier un accord plus ambitieux devant s’étendre à d’autres domaines. Nous avons dévié vers une attitude conflictuelle à l’égard de la Russie. Nous avons commis une erreur en formulant ce partenariat oriental par lequel nous nous focalisons sur tous les pays entourant la Russie, en n’incluant pas la Russie elle-même. Ceci est le début de tous nos errements et aussi l’origine de la crise actuelle. Nous avons développé un jeu d’Accords d’association et de libre-échange avec tous les pays situés entre l’Europe et la Russie, mais sans offrir la même chose à la Russie, ou plutôt une autre politique qui aurait consisté à développer toute une zone de libre-échange entre Lisbonne et Vladivostok, qui aurait rendu ce type d’accord d’association pays par pays superflu.

Ce changement soudain, je crois, est dû en grande partie à la pression des États-Unis, une ingérence discrète toutefois, non reconnue, mais je ne vois aucune autre explication. La stratégie à long terme des États-Unis est effectivement d’empêcher tout rapprochement, toute amélioration des relations entre l’Europe, en particulier sa partie orientale, et la Russie. Ceci est ce que j’appelle le Mantra Mackinder (Halford John Mackinder, le géniteur britannique de la géopolitique), qui a été soigneusement suivi par toutes les administrations américaines, une doctrine qui a été développée plus avant et mise à jour par [l’ancien conseiller à la sécurité nationale américaine Zbigniew] Brzezinzski dans ses livres. Je vois la situation actuelle comme découlant de cette stratégie Mackinder, qui consiste à empêcher la coopération à tout prix, ou même à long terme une unification entre l’Europe et la Russie.

EIR : Il y deux jours, le chef de l’Académie russe des sciences à Moscou, l’académicien Fortov, ainsi que Vladimir Yakounine, le dirigeant de la société nationale des transports ferroviaires russes, ont tous deux appelé, devant le Présidium de l’Académie des sciences de Moscou, à une expansion massive en Russie de ce qui est connu comme le Pont terrestre eurasiatique, une réseau de corridors de développement entre l’Atlantique et le Pacifique, se rendant jusqu’en Chine. Ils n’ont pas mentionné l’Ukraine, mais il est évident qu’un tel programme de développement de l’infrastructure sur une période de 10 à 20 ans devrait être sur la table également pour l’Ukraine. Que penseriez-vous d’un projet de développement de cette ampleur, reliant l’Europe occidentale à travers l’Europe centrale, à la Russie et à l’Asie ?

Arlacchi : Ceci serait un grand, très grand projet, et serait une infrastructure pour la paix et la coopération entre l’Union européenne et la Russie, mais il y a également d’autres idées que nous pourrions développer, particulièrement cette zone de libre-échange, cette circulation libre des gens, l’abolition de tous les visas dans toute zone couverte par l’accord de libre-échange. Ceci signifierait la Russie, tous les pays situés entre elle et l’Europe, et tous les pays européens. Ce sont là les idées qui devraient être discutées si les gens étaient préoccupés par les objectifs à long terme et aussi les intérêts de l’Europe. Personne ici [au Parlement européen] ne prend en compte nos intérêts à court et à long terme.

L’Europe a tout intérêt à coopérer avec la Russie, tant dans le domaine économique que culturel, car la Russie est l’Europe. Nos économies par exemple se développeraient beaucoup plus, de nouvelles opportunités se présenteraient. Beaucoup d’avantages découleraient d’un tel accord. Nous aurions accès aux énormes ressources de la Russie, ainsi qu’à un énorme marché. La Russie pourrait avoir la technologie, une aide financière, une aide technologique, pourrait bénéficier d’une coopération dans les domaines techniques et scientifiques et vice-versa.

Lorsque je demande à mes collègues anti-russes de me citer une question qui nous divise par rapport aux Russes, ils me répondent : les droits des gay et lesbiennes ou quelque chose du genre.

EIR : Une raison pour déclencher une Troisième Guerre mondiale !

Arlacchi : Cela peut avoir une certaine importance, mais ça ne peut sûrement pas être considéré comme une question stratégique à long terme.

EIR : Au cours des derniers mois, des économistes en vue comme Simon Johnson ou Joseph Stiglitz ont souligné que la crise bancaire transatlantique, celle touchant les mégabanques « trop grosses pour sombrer », n’a pas été résolue. Ils ont demandé avec insistance à ce que l’on coupe les banques en deux et que l’on applique ce qui est connu comme la Loi Glass-Steagall. Si l’Europe devait travailler avec la Russie, nous aurions besoin d’un système de crédit capable de financer l’économie réelle. Que pensez-vous du débat en cours à ce sujet, et d’utiliser la possibilité d’une coopération économique avec la Russie comme levier pour forcer ici même en Europe un changement de ce système économique en faillite ?

Arlacchi : C’est sûrement une bonne idée, mais il n’y a pas de discussion en Europe à ce sujet au niveau politique. Je pense que la séparation avait existé du moins dans certains pays européens, comme l’Italie, et a été démantelée par la suite.

EIR : Pensez-vous que Mario Draghi a eu quelque chose à voir avec cela ?

Arlacchi : Je ne suis pas un expert, je ne peux donc pas me prononcer sur ce point précis, mais je crois qu’une telle séparation est une bonne idée. Elle avait été formulée sous une forme législative après la grande dépression aux Etats-Unis et s’est avérée un instrument puissant pour stabiliser l’économie mondiale et réduire le risque de faillite bancaire. Elle a donné une impulsion à l’usage approprié et productif du système financier, qui devrait exister pour soutenir l’expansion industrielle et productive et non pas pour se maintenir aux dépens des autres secteurs de l’économie.

EIR : Vous aimeriez ajouter autre chose, professeur ?

Arlacchi : Je ne pense pas que nous soyons confrontés à une guerre. Je ne pense pas qu’il y ait quelque guerre que ce soit entre l’Union européenne et la Russie, mais je crois que nous devrions utiliser cette crise pour revoir et relancer nos intérêts à long terme ainsi que notre amitié à l’égard de la Russie.

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Réparation, Reconstruction, Refondation
25 May 2020
Feuille de route S&P
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La City et Wall-Street fomentent la guerre pour éviter la refonte des institutions financières. Il nous faut changer la donne afin d’empêcher que la situation dégénère en catastrophe nucléaire.

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Don rapide

Pour quoi se bat  ?

« Élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine » Lazare Carnot

Solidarité et progrès est le parti du travail humain. Nous voulons :
- que les capacités créatrices de chaque être humain soient libérées pour le bien commun ;
- que personne ne puisse être exploité ou abusé ;
- que les féodalités financières soient mises hors d’état de nuire.

Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

» Voir le projet complet

en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

et la vraie Europe

La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

Il faut refonder la vraie Europe, l’Europe des peuples, des patries et des
projets, la version du plan Fouchet de 1962 pour le XXIè siècle. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de repartir de l’avant, avec une monnaie commune de référence porteuse de grands projets : ni monnaie unique servant l’oligarchie financière, ni deux monnaies qui ne seraient pas gérables.

Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

pour une écologie humaine

S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

est fier de déranger

Vous trouverez sur internet un lot défraîchi d’étiquettages en tous genres : S&P est qualifié de d’extrême-gauche, d’extrême-droite, financé par le KGB ou par un milliardaire américain (mais volant des vieilles dames), aux idées tour-à-tour farfelues et dangereuses, et bien évidemment adeptes de la théorie du complot !
Le tout visant à dissuader les citoyens de découvrir nos idées et notre engagement.

Mais derrière ces accusations vous avez d’incessantes manoeuvres politiques : rejet du compte de campagne de Jacques Cheminade en 1995, saisie de 170 000€ sur le remboursement de la campagne de 2012, et bien entendu une exposition médiatique réduite au minimum, ou la plus défavorable possible pendant les présidentielles !

Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

Si S&P dérange, c’est parce que nos idées frappent l’oligarchie financière en plein coeur. Ce combat émancipateur est l’enjeu culturel de notre temps.

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Au cours des élections présidentielles précédentes, de 2012 et 2017, nous avons entrouvert une porte, car nous avons été les seuls à poser les défis qui sont devant nous.

Nous rentrons dans un monde tout-à-fait instable, dangereux, et sans majorité politique.
Un monde qui peut rentrer en crise à tout moment, y compris avec un risque de guerre.

En adhérant à Solidarité & progrès, en apportant vos moyens financiers et humains, nous pourrons ensemble franchir le seuil de la porte et faire ce qui est nécessaire.
Aller vers un futur qui soit vivable, meilleur, plus juste.

Jacques Cheminade
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