Après cinq mois de campagne intense, la candidate démocrate larouchiste Kesha Rogers a obtenu 27,83 pour cent des votes au second tour de la primaire démocrate pour le Sénat américain au Texas le 27 mai, face à son adversaire David Alameel, l’ex-propriétaire d’une chaîne de cliniques dentaires, qui a terminé à un peu plus de 72%.
Rogers a expliqué à son équipe de militants et de partisans lors de la fête organisée le soir de l’élection, que leur travail a changé le monde. Sa campagne pour le Sénat américain « n’avait rien à voir avec une élection en tant que telle, mais avec une mission qui consiste à donner au pays un futur ».
Bien qu’il n’était pas évident au départ qu’elle allait passer au second tour, Rogers n’a jamais cherché à faire de compromis, en évitant par exemple les sujets qui fâchent où qui pourraient sembler trop éloignés de la rhétorique de campagne habituelle. « Nous avons fait campagne en disant la vérité, tant par rapport à la nature existentielle de la crise que par rapport au gigantesque potentiel qui nous attend dès que l’on aura vaincu l’Empire anglo-hollandais et destitué son pantin, Obama. »
En maintenant le cap et le niveau d’exigence tout au long de la campagne, le vote en faveur de Rogers est passé de 22 % au premier tour à 27,83 % au second tour, soit tout près de 56 000 votes (Alameel en a reçu 145 00), à l’échelle de tout le Texas.
Rogers a rappelé de nombreux moments forts de sa campagne, où des gens venus assister à ses réunions faisaient d’abord preuve d’un fort scepticisme à son égard et envers la politique en général, pour ensuite changer radicalement de point de vue et se transformer en fervent militant face à son engagement pour le bien-être du pays, au-dessus des considérations partisanes. Bien des gens désespérés, souffrant des conséquences toujours plus graves de la crise financière de 2008, ont été profondément émus par sa capacité à les faire envisager l’avenir avec sérénité.
Ce que les gens cherchent est un sens de responsabilité et d’engagement capable de générer l’optimiste vis-à-vis de l’avenir, a-t-elle expliqué. Ce que nous avons mis en mouvement dans cette campagne ne s’arrêtera pas ce soir. Nous avons prouvé que l’esprit des années Kennedy peut être une source d’inspiration, et que le désir de progrès scientifique et technologique génère un véritable espoir pour un avenir meilleur. Je ne vais pas arrêter de me battre pour cela.
Les résultats obtenus par Rogers montrent que la stratégie d’endiguement adoptée par la direction du parti démocrate, dans un effort de protéger Obama, a été un échec presque total. En effet, les responsables locaux (et nationaux) du parti s’étaient mobilisés jour et nuit pour disséminer les calomnies les plus veules à l’égard de Lyndon LaRouche, par mail et courrier postal, en prenant soin toutefois de ne viser que la partie de l’électorat susceptible de voter selon les schémas établis, en d’autres termes les bobos bien-pensants et prêts à suivre Obama dans la destruction complète du pays.
Ils pouvaient compter pour cela sur la fortune personnelle de l’opposant de Rogers, David Alameel, qui aura consacré au final plus de 5 millions de dollars de ses propres deniers pour financer cette campagne de calomnies. Rien n’a été fait par les instances officielles du parti pour mobiliser les chômeurs et les catégories sociales les plus démunies, totalement laissés pour compte. Résultat : un niveau d’abstention abyssal, où seulement 1,47 % des électeurs inscrits au niveau de l’Etat ont jugé utile de se déplacer pour la primaire démocrate (quatre fois plus chez les Républicains). La stratégie de loyauté active envers Barack Obama prônée par le Parti n’a manifestement pas fait boule de neige !
Malgré les faibles moyens financiers dont elle a disposé pour faire campagne (quelque 60 000 dollars par rapport aux plus de 5 millions de son opposant), les 55,956 votes mobilisés par Rogers représentent le socle nécessaire à la reconstruction du Parti. Lyndon LaRouche avait prévenu les démocrates du Texas, dans un discours prononcé à la convention de San Antonio en 1980, qu’un rejet par la direction du Parti d’un programme axé sur le progrès scientifique et la croissance, et l’adoption du libre-échange et la déréglementation financière, ainsi que l’idéologie verte, détruiraient le Parti. Ses avertissements ont été prophétiques.
Le virage initié par Rogers, visant à remettre à l’ordre du jour la vision associée au New Deal de Roosevelt et au programme pro-croissance des frères Kennedy, est cependant bel et bien amorcé.
Une source interne au Parti ne s’y est d’ailleurs par trompée, en confiant aux associés de Rogers que cette dernière dirige à son sens une insurrection, fondée sur la meilleure tradition, anti-Wall Street, des vieux démocrates texans qui demandaient que le gouvernement soit au service du peuple et non pas des grands cartels, financiers ou autres. Cette insurrection finira bien par déboucher, a-t-il poursuivi, car la vision de plus en plus ouvertement fasciste, d’austérité meurtrière, promue par les Républicains ramènera les Démocrates au bercail, à condition bien sûr que le parti ne soit pas lui non plus à la solde de Wall-Street.
C’est exactement ce que représente le combat de Kesha Rogers, dont les résultats n’ont pas cessé de progresser depuis 6 ans. Comme l’a déclaré un professeur de sciences politiques, Mark P. Jones, de la célèbre Université Rice au Washington Post : « Je m’attendrais à ce que l’on entende parler encore plus de Kesha Rogers à l’avenir. »
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